Le président du groupe de la Banque mondiale, David Malpass, a proposé quatre axes d’intervention pour faire face aux chocs exogènes et lutter contre l’extrême pauvreté. Il préconise d’abord la répartition des capitaux, car les inégalités et la forte concentration de la richesse dans les mains d’un petit segment de la population mondiale s’aggrave, ensuite la promotion de la croissance et la production, l’ouverture des marchés puis l’engagement en faveur de la sécurité et de la stabilité.
Ce message tenu en prélude au printemps de la Banque mondiale et du Fmi a été une occasion de faire le bilan de l’année 2021 en termes de soutien et de décaissement du groupe. Selon lui, cette année, 39 des 189 pays membres du groupe de la Banque mondiale connaissent des situations de conflit ouvert ou demeurent dans une situation de fragilité inquiétante. « Le nombre de personnes vivant dans des zones de conflit a presque doublé entre 2007 et 2020. Aujourd’hui, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, une personne sur cinq vit dans une zone touchée par un conflit. Cette dégradation de la sécurité entraîne une augmentation du nombre de réfugiés, qui a plus que doublé au cours de la dernière décennie pour dépasser la barre de 30 millions en 2020 ».
Il affirme que depuis le déclenchement de la crise Russo-Ukrainienne, le groupe de la Banque mondiale a accordé une aide financière à décaissement rapide à l’Ukraine afin d’aider le gouvernement à fournir des services essentiels aux populations, notamment les salaires des travailleurs hospitaliers, les pensions des personnes âgées et les programmes sociaux pour les couches vulnérables. « La Banque mondiale prépare actuellement une opération de 1,5 milliard de dollars en faveur de l’Ukraine destinée à soutenir le maintien des services publics essentiels pendant la guerre. Cette opération a été favorisée par l’approbation hier d’une aide d’un milliard de dollars à l’Ukraine et de 100 millions de dollars à la République de Moldova de la part de pays donateurs et bénéficiaires de l’IDA au titre d’IDA-19 ».
Pour lui, le monde traverse à nouveau une période dangereuse de crises notamment la Covid 19 qui a entraîné la récession, les pertes de capitaux, d’emplois et de sources de revenus. Et l’accélération de l’inflation. Tout comme la guerre Russo-Ukrainienne dont les conséquences créent également des pénuries soudaines d’énergie, d’engrais et de produits alimentaires, et dressent les membres de la population les uns contre les autres et contre leurs gouvernements. « Les exportations de blé depuis les ports de la mer Noire ont été fortement réduites. Et la sécheresse intense en Amérique du Sud réduit la production alimentaire mondiale ».
Issouf Kamagaté