Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, vendredi 24 juillet, à Abidjan, une subvention de 69 millions de dollars américains au Ghana pour soutenir les efforts de lutte contre la pandémie de Covid-19 et atténuer son impact socioéconomique sur le pays.
Ce financement du guichet de prêt à taux concessionnel de la Banque servira d’appui budgétaire au gouvernement ghanéen pour financer son plan national de préparation et d’intervention d’urgence ainsi que son programme d’allègement des effets du coronavirus.
Plus précisément, les fonds contribueront à renforcer la capacité des établissements de santé à isoler, diagnostiquer et soigner les patients, et à fournir davantage de tests, de produits pharmaceutiques, d’équipement et de lits. Ils permettront également l’acquisition d’équipements de protection individuelle (EPI) adéquats pour le personnel soignant, ainsi que des mesures de compensation financière, outre un programme d’assurance destiné précisément aux professionnels de la santé et personnels de secteurs connexes.
Le Ghana se classe au quatrième rang des pays qui enregistrent le plus grand nombre de cas d’infections au Covid-19 en Afrique, après l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. Ce pays d’Afrique de l’Ouest enregistrait au 24 juillet 2020, 30 366 cas confirmés de Covid-19, dont 26 687 personnes guéries et 153 décès.
« Dans l’ensemble, l’objectif est d’enrayer la propagation du virus, d’élargir le dépistage et d’atténuer l’impact du virus sur la vie sociale et économique par des mesures visant à protéger l’emploi, maintenir les moyens de subsistance et soutenir les petites entreprises », a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest.
Dans le cadre du programme de réponse au Covid-19 du Ghana, toutes les personnes touchées recevront un traitement et un approvisionnement en eau gratuits. Les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) bénéficieront d’un programme de prêts bonifiés avec un moratoire d’un an et une période de remboursement de deux ans. Le secteur privé bénéficiera également d’un gel et d’un remboursement des impôts, de subventions directes et d’un fonds de garantie permettant aux entreprises d’accéder à un crédit bancaire.
Le programme vise également à augmenter le nombre de personnes testées, pour passer de 1 % à 3 % d’ici à la fin décembre 2020, à faire passer le nombre de points d’entrée habilités à signaler les cas présumés de Covid-19 de 1 à 14 d’ici à la fin du mois de septembre, et à doubler le nombre de centres de traitement dotés d’équipements de soins intensifs adéquats d’ici à la fin de l’année.
Comme ailleurs, la pandémie a ralenti l’activité économique dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services. Le secteur agricole, en particulier, enregistrera probablement une baisse de performance puisque la maladie a coïncidé avec le démarrage des travaux champêtres au Ghana.
L’économie du Ghana, pays exportateur d’or, de cacao et aussi de pétrole, est touchée de plein fouet par l’augmentation importante des dépenses publiques en raison de la pandémie. La croissance du PIB réel devrait se situer aux alentours de 2,1 % en 2020, contre 6,1 % en 2019, tandis que le déficit de la balance courante devrait se creuser pour atteindre 3,6 %, comparativement à 3 % en 2019, à cause de la baisse des recettes d’exportation et des recettes et transferts provenant du tourisme.
Les responsables de la Banque soulignent que la pandémie aura aussi vraisemblablement pour effet d’aggraver les inégalités hommes-femmes, des implications considérables sur le plan sanitaire, social et économique étant à craindre.
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