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Tops / Flops de la semaine par Zonebourse

Les annonces des banquiers centraux ont rassuré cette semaine, la décélération de l'inflation plaidant pour un ralentissement du rythme de remontée des taux. Les perspectives économiques sont par ailleurs meilleures que prévu, à l'image de la bonne santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, avec un taux de chômage au plus bas (3.4%) et des créations d'emplois deux fois supérieures au mois dernier. L'appétit pour le risque reste donc intact et l'Europe se rapproche de ses records historiques.

par Redaction

Tops 

  • Zur Rose (+53%) : Sensation autour du pharmacien en ligne suisse, qui a signé un accord de vente de son activité domestique à la Migros pour 360 MCHF. Contre toute attente, il faut bien l’avouer. La hausse a été amplifiée par un « short squeeze » puisque les vendeurs à découvert avaient de larges positions ouvertes sur la valeur.
  • ITM Power (+34%) : En dépit d’une réduction des objectifs et de résultats dégradés, le titre a bondi car la nouvelle équipe dirigeante a apporté des garanties. Le directeur financier a confirmé cette semaine que la société a les moyens nécessaires pour atteindre l’équilibre sans solliciter le marché.
  • Align Technology (+33%) : La société a dépassé les attentes au 4e trimestre au niveau des bénéfices, tout en annonçant un nouveau programme de rachat d’actions. Une configuration parfaite, alliée au regain de l’appétit des investisseurs pour le risque.
  • Meta Platforms (+24%) : Après une vague de déceptions, les analystes avaient placé la barre des prévisions assez bas sur le dossier. Par conséquent, les chiffres supérieurs aux attentes, dans un contexte de remontée des valeurs technologiques, a eu un effet démultiplicateur sur le parcours de l’action.
  • Advanced Micro Devices (+17%) : Le producteur de processeurs a profité de bons résultats trimestriels, surtout lorsqu’on les compare à ceux d’Intel, qui avait lourdement déçu quelques jours plus tard. AMD confirme sa période de domination sur son rival de toujours.
  • Publicis (+13%) : C’est un peu le retour en grâce pour ce dossier un peu laissé de côté sur la décennie précédente. Les chiffres sont bons, les perspectives solides et un programme de rachat d’actions est venu agrémenter le tout. Au surplus, Barclays est repassé positif sur l’action, valorisée 85 EUR.

Flops

  • Kesko (-9%) : Le distributeur finlandais n’a pas démérité, mais ses résultats ne convainquent pas. Le bureau d’études scandinave Inderes a retourné sa recommandation en la passant d’accumuler à alléger.
  • ConocoPhillips (-10%) : Nous aurions pu citer d’autres acteurs pétroliers cette semaine, puisque tous ont pâti d’un gros report vers les actifs à risque. En parallèle, la baisse des cours pétroliers n’aide pas.
  • Electronic Arts (-10%) : Déception sur l’éditeur de jeux vidéo, dont les résultats n’ont pas convaincu le marché. De surcroît, les perspectives sont moroses à cause du décalage de la sortie de Star Wars Jedi : Survivor.
  • Software AG (-20%) : L’éditeur allemand de logiciels a publié des résultats corrects, mais les bénéfices visés pour 2023 sont en dessous des attentes des analystes. Double peine, puisque l’action a manqué le gros rebond des actions technologiques.
  • Adani Enterprises (-44%) : L’Empire Adani vacille toujours en bourse, dans le sillage des dossiers à charge constitué par le vendeur à découvert Hindenburg Research et publié le 24 janvier. Le société faîtière et ses six filiales ont encore augmenté des pertes déjà conséquentes démarrées la semaine précédente.
Matières premières
Energie : L’heure est à la fête pour les actifs risqués, enfin pas pour tous puisque le pétrole perd du terrain cette semaine, pour la deuxième semaine consécutive. La nette augmentation des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis a clairement pesé sur les cours pétroliers, relayant ainsi au second plan, les consignes de l’OPEP à ses membres, qui prône toujours pour la prudence et à la baisse de la production en raison des incertitudes persistantes autour de la demande mondiale de brut. Autre fait saillant, l’Union européenne va mettre en application ce week-end l’interdiction des produits raffinés russes comme le gasoil.  Les cours du Brent de l’Europe du nord et du WTI américain cèdent du terrain à respectivement 81 et 75 USD le baril. Au niveau du gaz naturel en Europe, le TTF de Rotterdam reste sous pression autour de 58 EUR/MWh.

Métaux : Dans l’ensemble, les prix des métaux de base sont restés stables cette semaine au London Metal Exchange, où la tonne de cuivre s’achète autour de 9100 USD. Les problèmes d’approvisionnement concentrent toujours l’attente des financiers, notamment au Pérou où des contestations suscitent des perturbations. L’once d’or a atteint un pic à 1956 USD mais s’apprête malgré tout à terminer la semaine en baisse de près de 3%. Le World Gold Council a déclaré que la demande d’or n’a jamais été aussi forte en 2022, en grande partie grâce à l’appétit des banques centrales pour la relique barbare. Ces dernières ont accumulé plus de 1100 tonnes d’or, soit le double par rapport au niveau de 2021.

Produits agricoles : Les cours des céréales ont peu varié cette semaine à Chicago où les boisseaux de blé et de maïs se négocient à respectivement 757 et 670 cents.

 

Macroéconomie
Ambiance. Fight the Fed. Les décisions de politique monétaire annoncées cette semaine par la Fed, la BCE et la BoE n’ont pas dévié des attentes au niveau des hausses de taux. En revanche, les conférences de présentation qui ont suivi ont réservé quelques surprises. En particulier du côté de la banque centrale américaine. Les investisseurs craignaient d’être tancés par Jerome Powell pour leur excès d’optimisme. Il n’en a rien été. Le banquier central a paru confus et ses appels à la prudence ont fait un flop. Sa posture a même conforté les plus haussiers dans leur scénario favori du moment : la Fed est toute proche de son pic de taux et l’économie va tenir le choc, jusqu’au moment où il sera temps de reprendre un cycle de baisse. Seule « ombre » au tableau : les chiffres très dynamiques de l’emploi américain en janvier, publiés vendredi, qui font craindre un retour de fermeté de la Fed. On tourne un peu en rond.

Devises. L’euro a repris du terrain cette semaine face aux principales devises, à cause de la position de la Banque centrale européenne. L’institution a relevé ses taux d’un quart de point, comme prévu, en conservant un discours de fermeté, là où la Fed et la Banque d’Angleterre ont semblé plus mesurées. L’euro se négocie 1,0870 USD et 0,9979 CHF. La livre sterling a en revanche perdu du terrain car le gouverneur de la BoE a laissé entendre qu’une bonne partie du chemin a été accompli dans le cycle de resserrement monétaire actuel. Ailleurs, le yen a progressé face au dollar américain, à 129,60 JPY pour 1 USD.

Taux. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. L’annonce mercredi dernier d’une hausse de 25 points de base par la Fed a plutôt été interprétée par les investisseurs comme un signe à caractère dovish plombant le rendement du 10 ans américain. C’était toutefois sans compter la publication du rapport sur l’emploi, largement au-delà des attentes, qui s’est traduit par l’annulation pure et simple de la baisse enregistrée quelques jours plus tôt. Au final, le 10 ans oscille dans un étroit canal de bornes +/-3.35% et 3.56%. Un franchissement à la hausse de ce palier viendrait valider un rebond plus important avec les 3.90/95% qui viendrait certainement peser sur les indices actions. De son côté, le rendement du 10 ans allemand fait également du yoyo entre 2.32% et 1.97%, sans réellement parvenir à dégager une tendance claire sur le court-terme.

Cryptomonnaies. Le bitcoin reste à l’équilibre autour des 23 000 dollars cette semaine, après avoir enregistré son meilleur mois de janvier depuis 2013. Une performance qui s’explique par un net regain d’appétit des investisseurs pour les actifs risqués sur ce début d’année 2023. Si le contexte macroéconomique continue de s’éclaircir et que la politique monétaire américaine s’adoucit dans les prochains mois, les conditions seront réunies pour que le marché des cryptomonnaies poursuive son ascension. Mais il est encore bien trop tôt pour tirer quelconque certitude sur ce sujet.

Calendrier. Outre une nouvelle livraison de résultats d’entreprises tous frais, les financiers ont quelques rendez-vous importants sur leurs tablettes la semaine prochaine. A commencer par un discours de Jerome Powell autour de 18h00 mardi. Le président de la Fed cherchera-t-il à affiner ses propos de mercredi ? Mystère. En Europe, l’UE publiera ses nouvelles prévisions économiques jeudi. Les regards se tourneront à nouveau vers les Etats-Unis vendredi avec la publication de l’indice préliminaire de la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan. Un marqueur important pour déterminer si l’économie décélère doucement ou violemment.

Émancipation des banques centrales
Cette semaine les investisseurs se sont émancipés des discours des banques centrales. Malgré une légère hausse de 25 points de base des taux directeurs de la Fed ainsi qu’une annonce sur la possibilité de continuer cette hausse dans le futur, ils n’ont eu que faire de cette mauvaise nouvelle déjà largement anticipée. Le marché met donc de côté les discours des banquiers centraux tout comme les peurs sur l’inflation, les deux drivers du marché baissier de l’année dernière. Les opérateurs regardent à plus long terme et anticipent un futur meilleur avec une inflation qui ralentit et des taux qui pourrait s’infléchir.

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