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Tops / Flops de la semaine par Zonebourse

Les interventions des banquiers centraux sur la nécessité de poursuivre les resserrements monétaires ont suscité quelques inquiétudes cette semaine, engendrant une clôture en ordre dispersé pour les places financières. La volatilité pourrait resurgir à tout moment d'autant que plane toujours le spectre d'une récession à l'échelle mondiale et que les places financières ont fortement progressé ces derniers mois.

par Redaction

Tops

Tencent (+35%) : Comme les autres valeurs technologiques chinoises, le groupe a bénéficié d’un courant acheteur puissant après les planchers touchés à Hong Kong dernièrement. Alibaba, Pinduoduo ou Sea Limited ont aussi bénéficié du mouvement.

Somfy (+22%) : La famille Despature propose une porte de sortie aux minoritaires de la société haut-savoyarde, sous la forme d’une OPA à 143 EUR. Le titre évolue légèrement au-dessus de ce niveau depuis l’annonce, signe que le marché demande un peu plus pour une sortie de la cote.

Teleperformance (+19%) : Après le plongeon consécutif aux révélations sur les conditions de travail en Colombie, l’action a rebondi grâce à une gestion de crise plutôt bien menée, après quelques couacs initiaux.

BAE Systems (+9%) : Le groupe a réitéré ses prévisions annuelles, dans un contexte solide pour les entreprises du secteur de la défense. Le Britannique est à l’affût d’acquisitions.

Infineon (+9%) : Le spécialiste allemand des semiconducteurs a revu en hausse ses prévisions de long terme et a détaillé ses projets d’investissement. La confiance qu’il manifeste dans l’avenir a rassuré les investisseurs.

Flops

Dlocal (-53%) : La foudre est tombée sur la société uruguayenne cotée aux Etats-Unis. Le célèbre vendeur à découvert Muddy Waters a publié une étude estimant que la fintech présente des caractéristiques frauduleuses.

Aston Martin (-21%) : Le bureau d’études Jefferies pense qu’en dépit de la dernière levée de fonds, il faudra encore trouver de l’argent frais, probablement en 2024, pour remettre la société sur les rails. Cette source potentielle de dilution ne plaît guère au marché.

Zoominfo Technologies (-20%) : Le titre a décroché après des commentaires prudents du management lors de la conférence technologique organisée par RBC Capital Markets.

Eutelsat (-18%) : Les investisseurs restent circonspects sur le rapprochement avec OneWeb, dont l’accord définitif a été signé cette semaine.

Coinbase (-15%) : La plateforme de négociation de cryptomonnaies est rattrapée par l’onde de choc sectorielle provoquée par la faillite de FTX.

Nexi (-13%) : La société italienne a été mise sous pression en bourse par le placement de 5,1% du capital par son actionnaire Intesa Sanpaolo, qui scelle ainsi sa sortie du tour de table.

Matières premières
Énergie : Les cours du pétrole ont cédé du terrain cette semaine. La montée des tensions géopolitiques en Ukraine, qui s’accompagnent généralement d’une montée des cours du baril, n’a été qu’éphémère dans la mesure où les Etats-Unis ont rapidement écarté la thèse d’un bombardement russe de l’autre côté de la frontière ukrainienne, en territoire polonais. Les cours ont ainsi été davantage orientés par les déclarations de l’OPEP, qui a abaissé une nouvelle fois ses prévisions de demande de pétrole en raison de la lente réouverture de la Chine, toujours pénalisée par sa politique zéro-Covid. La prudence du cartel, qui dresse un sombre tableau de l’économie mondiale, a donc pesé sur le sentiment des opérateurs. Le baril de Brent et de WTI s’échangent respectivement à 86 et 79 USD. En Europe, la chute des températures acte le début de la saison de chauffage. Toutefois, ce n’est pas suffisant pour observer une pression sur les cours du gaz naturel puisque les niveaux de stockage européens sont pratiquement pleins. Le TTF de Rotterdam, qui est l’indice de référence pour les prix du gaz en Europe, se négocie autour de 110 EUR/MWh.

Métaux : Les cours des métaux de base reprennent leur souffle après leur important rallye initié depuis le début du mois. Tous les regards se tournent vers la Chine et ses nouvelles mesures pour stimuler la demande en métaux. Le nickel a bondi en milieu de semaine en tutoyant la barre des 30.000 USD. L’un des plus gros gisements, qui se situe en Nouvelle-Calédonie et détenu par Trafigura, a dû réduire sa production puisque d’importantes précipitations ont provoqué une fuite dans un barrage de résidus. Au LME, la tonne de nickel s’achète désormais autour de 26.000 USD, contre 8150 USD pour le cuivre. Concernant les métaux précieux, la relique barbare marque aussi une pause à 1760 USD.

Produits agricoles : Du côté des soft commodities, les prix du blé et du maïs ont reculé cette semaine à Chicago à respectivement 800 et 660 cents le boisseau. La Russie a accepté de renouveler l’accord sur les céréales ukrainiennes pour quatre mois supplémentaires.

Macroéconomie
Ambiance : Quelqu’un comprend quelque chose ? Les investisseurs ont cru que la banque centrale américaine allait se réjouir des premiers signes de détente sur le front de l’inflation. Mais la Fed n’est pas née de la dernière pluie et préfère s’assurer que tout est sous contrôle avant de conforter les marchés financiers. Ses membres se sont donc employés à jouer les rabat-joie pendant toute la semaine, histoire de bien faire comprendre que le retour à une politique plus accommodante n’est pas pour tout de suite. Il faut dire que les signaux contradictoires se multiplient : le marché du travail et les ventes de détail défient le coup de frein économique aux Etats-Unis. La confiance des investisseurs allemands est robuste malgré la crise énergétique…

Taux : La courbe des taux est toujours inversée aux Etats-Unis, signe que le marché anticipe une récession, mais ce n’est pas nouveau. Ce qui a un peu changé, c’est que le 10 ans a vu sa rémunération se maintenir autour de 3,78% après son net recul de la semaine précédente. Si notre interprétation est la bonne, c’est que les investisseurs pensent que la Fed, malgré ses avertissements récents, se rapproche d’un pivot. En parallèle, le rendement du Bund est repassé juste sous 2% sur 10 ans, tandis que l’OAT française émarge à 2,46%.

Devises : Après sa nette baisse récente, le dollar semble avoir trouvé une zone de support. Notamment face à l’euro à 1,0337 USD. Pendant ce temps, la livre sterling a amélioré ses positions. Le Cable est à 1,1895 USD. L’euro a aussi repris un peu de terrain face au franc suisse, à 0,9863 CHF.

Cryptomonnaies : après avoir encaissé une chute de -22% la semaine dernière, le bitcoin s’est stabilisé cette semaine autour des 16500 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. La chute de FTX, la semaine dernière, continue d’inquiéter les agents économiques exposés au marché des crypto-monnaies, comme en témoigne les retraits de liquidité sur les plateformes d’échange. En plus, l’effet domino provoqué par l’effondrement de FTX continue de se propager, avec des acteurs internationaux, y compris en France, qui affichent des signes importants de fébrilité. Celle-ci se matérialise principalement par une inquiétante suspension des retraits. Les aficionados du bitcoin doivent donc encore prendre leur mal en patience avant de revoir le ciel s’éclaircir sur la cryptosphère.

Calendrier : Les financiers vont pouvoir prendre la température des grandes économies le mercredi 23, date de la publication des indicateurs PMI du mois de novembre pour l’industrie manufacturière et les services. Le même jour, ils prendront connaissance des commandes de biens durables américaines et du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed. Jeudi 24, pendant que les Américains fêteront Thanksgiving, les marchés européens découvriront l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne.

 

Ça s’en va et ça revient
Cette semaine, le marché doute à nouveau de la politique des banques centrales après une belle hausse la semaine passée. A-t-on déjà passé le pic de l’inflation ? Les banques centrales pourraient ainsi envisager de ralentir le relèvement de leurs taux directeurs. C’est ce que le marché semble avoir joué la semaine passée. Mais il ne faut pas oublier que le spread des taux américains à deux ans-dix ans est en chute libre et en territoire négatif. Historiquement, ce scénario se suit toujours d’une récession. Mais pour combien de temps et de quelle ampleur ? La durée de ce spread en territoire négatif est généralement un bon indicateur de la profondeur de la récession qui suit. Nous restons attentifs à ces données. Les investisseurs ont cependant toujours espoir d’un rallye haussier de fin d’année, cela revient un peu à faire des plans sur la comète, surtout après le fort rebond que l’on a connu au cours des dernières semaines. Quid de la suite ?

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