Un événement de haut niveau s’est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, à l’occasion du 32e Sommet ordinaire de l’Union africaine, au cours duquel a eu lieu le lancement africain du rapport de la Commission sur l’alimentation, la planète et la santé, intitulé « Nourishing Africa through improved nutrition and sustainable food systems » (« Nourrir l’Afrique par une meilleure nutrition et des systèmes alimentaires durables »).
L’Afrique reste le continent où la prévalence de la sous-alimentation est la plus élevée au monde, avec une personne sur cinq affectée et 59 millions d’enfants souffrant de malnutrition chronique. Les carences en micronutriments, l’obésité et les maladies chroniques liées à l’alimentation augmentent et créent un triple fardeau de la malnutrition.
Ce fléau provenant des habitudes de consommation des pays développés serait la plus grande menace pour la trajectoire de développement de l’Afrique. Il est plus que jamais urgent de tirer les leçons des erreurs commises dans les autres régions du monde et d’adopter une politique alimentaire durable.
Rédigé par un groupe de 37 scientifiques du monde entier, qui ont collaboré dans le cadre d’une commission formée par la fondation EAT et la revue médical The Lancet, le rapport vise à fournir le premier examen scientifique complet de ce qui constitue une alimentation saine à partir d’un système alimentaire durable, et quelles actions peuvent accélérer la transformation des systèmes alimentaires.
M. Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif de l’AUDA-NEPAD, a déclaré : « La plupart des parties prenantes sont convaincues que nous devons relever les défis de la nutrition en Afrique. C’est pourquoi le présent rapport met en lumière un domaine critique, celui de la réorientation de la production agricole, qui ne se limite plus à la simple production de denrées alimentaires en grandes quantités. La qualité des aliments produits doit s’améliorer durablement. »
Il a en outre souligné que les solutions aux défis auxquels le continent est confronté comprennent notamment la connexion des petits exploitants agricoles aux marchés, la mise en valeur du potentiel des marchés informels qui offrent un accès facile et abordable à la nourriture, et la promotion de l’intégration régionale afin d’avoir des marchés régionaux qui fonctionnent.
Mme Sacko Josefa Leonel Correa, Commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de l’Union africaine, a salué le rapport de la Commission EAT Lancet pour avoir souligné ce qui doit être fait pour parvenir à une meilleure nutrition. « Il est possible de nourrir le monde entier de manière durable », a réaffirmé la commissaire.
Gunhild Stordalen, président exécutif de la Fondation EAT, a déclaré : « Si nous faisons les choses correctement, la nourriture peut constituer un outil puissant pour l’action et le changement. Grâce à ce rapport, nous remettons en question la manière dont nous pouvons nous assurer que nous produisons réellement les aliments dont nous avons besoin pour une meilleure nutrition et une meilleure durabilité. »
Les conclusions de ce rapport s’inscrivent dans la continuité des visions de l’Agenda 2063 – L’Afrique que nous voulons et des 7 principes de Dakar du NEPAD.