En marge d’un Workshop coorganisé par la Société des Technologies et de l’Ingénierie Informatique (ST2I), l’Association des professionnels des banques et établissement financiers de Côte d’Ivoire (APBEF CI), et TALYS, ce mercredi 1er octobre à Abidjan, Samir Brahimi, rappelle que le blanchiment d’argent représente un défi mondial. Cet ancien président du GAFI Afrique du Nord et Moyen-Orient et ex-secrétaire général de la cellule de renseignement financier de Tunisie indique que, Selon le FMI, entre 2 et 5 % du PIB mondial est blanchi chaque année, un volume colossal qui menace la transparence des affaires et l’intégrité des marchés financiers. Pour lui, il s’agit d’un crime grave, qui porte atteinte à la stabilité des institutions et à la crédibilité des systèmes financiers.
Face à cette menace, les institutions financières opérant dans les secteurs bancaires, boursiers et des assurances doivent mettre en place des mécanismes d’alerte performants. « Il s’agit d’identifier correctement les clients, d’établir un profil de risque et de maintenir un contrôle permanent afin d’assurer la cohérence entre ce profil et les opérations effectuées », selon l’expert. Plusieurs pays, bien qu’ayant adopté des règles, figurent encore sur la liste grise du GAFI, dit-il, en raison d’une mise en œuvre insuffisante.
La situation de la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire, inscrite sur la liste grise du GAFI, s’est engagée à haut niveau auprès du GAFI et du GIABA pour corriger les lacunes de son dispositif. Samir Brahimi estime que les efforts déjà réalisés sont constructifs et laissent espérer une sortie rapide de cette situation. Pour lui, le pays peut s’installer durablement dans une dynamique de conformité, non seulement technique mais surtout effective, renforçant ainsi la confiance dans son système financier.
« L’efficacité du dispositif de lutte repose de plus en plus sur des solutions technologiques. Celles-ci doivent intégrer les évolutions des normes internationales et offrir des mécanismes adaptés de détection, de surveillance et de contrôle ». L’objectif est de renforcer la capacité des institutions financières à contrer les techniques sophistiquées utilisées par les blanchisseurs, en apportant réactivité et efficacité aux dispositifs de conformité.
L’expérience de ST2I et Talys
« TALYS et son intégrateur local ST2I proposent une application métier AML/LCB-FT end-to-end conçue pour les banques. Son cœur, c’est un moteur de surveillance transactionnelle en temps réel appuyé par des scénarios configurables et un approche risque (profilage client/produit/canal) pour identifier rapidement les comportements anormaux. Pour Paul- Eric Sahly ,le directeur général adjoint de ST2I, il s’agit de renforcer durablement la conformité du secteur financier et d’assurer une meilleure protection de l’économie nationale contre les risques liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
Quant à Slim Mbazaia, directeur commercial Afrique chez Talys Solutions, il soutient que Talys propose une approche globale, combinant gouvernance renforcée, conformité et solutions technologiques. L’enjeu est d’installer un cadre durable qui soutienne les responsables de la conformité dans leur mission de contrôle et de prévention.
