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Tops / Flops de la semaine par Zonebourse

Les bonnes publications européennes ont permis à l'Europe de poursuivre sur sa lancée cette semaine et au CAC40 d'inscrire un nouveau record absolu. La dynamique a néanmoins été alourdie en fin de semaine par Wall Street et la persistance des tensions inflationnistes persistantes aux Etats-Unis, ravivant ainsi les craintes de nouveaux resserrements monétaires. Cette phase d'indécision donc perdurer, en attendant la fin de la saison des résultats et les prochains indicateurs d'activité des deux côtés de l'Atlantique.

par Kamagaté Issouf

Tops

Palantir (+28%) : le groupe américain d’analyse de données, spécialisé dans la défense et la sécurité, a annoncé son premier bénéfice trimestriel, alors que Wall Street attendait une perte, et des revenus en hausse de 18%, supérieurs aux prévisions pour la période.

Airbnb (+28%) : la reprise du tourisme profite à Airbnb. Le groupe a enregistré en 2022 sa première année complète de rentabilité. Il signe un bénéfice net annuel à 1,9 milliard de dollars, contre une perte annuelle de 353 millions de dollars en 2021.

Norma (+22%) : le fabricant de composants d’assemblage de machines signe des ventes annuelles en hausse de 14% à 1,24 milliard d’euros. Le groupe allemand a annoncé avoir repoussé trois offres de rachat, en marge de ses résultats.

QT Group (+20%) : le développeur finlandais de logiciels a publié de très bons résultats annuels.

Atos (+17%) : Airbus négocie l’entrée à hauteur de 29,9% du capital de la filiale Evidian, ont confirmé les deux entreprises.

Commerzbank (+12%) : le groupe bancaire allemand a fortement amélioré ses résultats et augmente son dividende. L’ancien gouverneur de la BuBa, Jens Weidmann, va en outre prendre la présidence du conseil de surveillance.

Carrefour (+11%) : le distributeur a impressionné avec la publication de ses résultats 2022, un exercice marqué par une remontée des parts de marché. Les perspectives sont jugées attrayantes.

Flops

Credo Technology (-45%) : le petit fournisseur de matériel d’infrastructures de données a publié des ventes très décevantes, après une baisse significative des commandes de son principal client.

Indivior (-15%) : la pharma britannique dit avoir mis de côté 290 millions de dollars pour les litiges en cours aux États-Unis, une provision plus lourde que prévu, qui fait passer les résultats 2022 dans le rouge, en dépit de revenus en hausse de 14%.

Organon (-14%) : les résultats 2022 du laboratoire spécialisé dans la santé féminine ne sont pas à la hauteur des attentes, à la fois sur le chiffre d’affaires et sur le bénéfice.

Delivery Hero (-8%) : le groupe allemand de livraison de repas a chuté après avoir annoncé qu’il allait émettre des obligations convertibles en actions, visant un produit brut de 1 milliard d’euros, pour rembourser deux autres obligations convertibles.

Shopify (-7%) : le spécialiste des solutions pour les sites de e-commerce a sombré sous l’effet d’un chiffre d’affaires trimestriel décevant, couplé à des coûts en hausse. Les revenus mensuels récurrents n’ont augmenté que de 7%, signe d’un potentiel ralentissement de croissance des abonnés.

Matières premières
Energie : Les prix du baril ont baissé cette semaine, une consolidation en partie liée à l’annonce d’une augmentation de 26 millions de barils des réserves stratégiques américaines alors que certains observateurs tablaient au contraire sur une annulation, ou au moins un report de ces mesures visant à enrayer la hausse des prix de l’énergie au service des consommateurs américains. L’autre information majeure de la semaine nous vient de l’OPEP, qui a révisé à la hausse ses perspectives de demande pour 2023, un certain optimisme que le cartel n’avait pas affiché depuis des mois. L’OPEP s’attend toujours à ce que le réveil chinois stimule la demande mondiale de pétrole cette année et a donc revu à la hausse sa prévision de 100.000 barils par jour. Au niveau des prix, Le Brent de la Mer du Nord se négocie autour de 83,3 USD tandis que le WTI américain s’échange à 77 USD le baril. Du côté du gaz naturel, il n’y a toujours rien à signaler avec des références qui poursuivent leur décrue, à 49 EUR/MWh pour le TTF néerlandais.

Métaux : Les métaux industriels ont poursuivi leur séquence de respiration cette semaine, pénalisés par un regain d’aversion au risque et une hausse du dollar américain. La tonne de cuivre se négocie ainsi autour de 9000 USD au London Metal Ecchange. Pourtant, les risques d’approvisionnement sont toujours d’actualité au sein de certaines filières, comme l’a rappelé la Direction de Norsk Hydro, qui fait toujours face à des obstacles importants en raison de la volatilité des prix de l’énergie. L’or a également cédé du terrain à 1824 USD, lesté par la hausse des rendements obligataires.

Produits agricoles : A l’instar des prix de l’énergie et des métaux, les prix des céréales ont aussi baissé cette semaine. A Chicago, les boisseaux de blé et de maïs s’échangent respectivement autour de 760 et 670 cents.

 

Macroéconomie
Ambiance. Jamais contents. L’économie américaine est trop vigoureuse. Trop de consommation, trop de confiance et des prix de détail et à la production qui inquiètent à nouveau. Les investisseurs sont rattrapés par la peur que la Fed ne relève ses taux plus haut que prévu, ce qui a fait plier les actifs à risque à partir de jeudi. L’ambiance a un peu changé par rapport à janvier : toutes les statistiques ne vont plus dans le sens d’une détente des prix, ce qui provoque quelques interrogations après la gros rebond enregistré par les marchés actions.

Devises. Le relèvement des anticipations de pic de taux aux Etats-Unis a naturellement bénéficié au billet vert. L’euro recule ainsi à 1,0628 USD. Les cambistes pensent que le rendement du 10Y US devra retomber sous la barre de 3,7% pour que la monnaie unique retrouve de l’allant. La devise américaine a aussi poursuivi ses gains face au yen, à 134,75 JPY, en attendant l’audition par les parlementaires japonais, la semaine prochaine, du futur gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda. Le Dollar Index, qui mesure la vigueur du billet vert par rapport à un panier de six devises (euro, yen, livre sterling, dollar canadien, couronne suédoise, franc suisse), a flirté vendredi avec ses plus hauts du début de l’année, à 104,50 points.

Taux: Les indicateurs économiques publiés cette semaine ont alimenté la progression des bonds. Entre un CPI américain légèrement décevant (comprendre qu’il n’a pas reculé comme espéré) et des leading indicators qui continuent de se dégrader, l’ambiance est plutôt morose. La smart money, nom communément donné aux investisseurs sur les taux d’intérêt, privilégie une poursuite de la politique restrictive par la Fed et a gentiment propulsé le rendement du 10 ans américain sur notre zone cible à 3.90/3.95%. En parallèle, les junk bonds (JNK) ont buté sur une belle zone de résistance autour des 94 $ et ont repris leur tendance baissière initiale avec potentiellement des nouveaux plus bas en perspective. On rappellera ici que les prix évoluent à l’inverse des rendements. En Europe, la tendance est identique avec des anticipations de hausse de taux de la part de la BCE qui atteignent désormais les 3.75%. Actuellement, le rendement du 10 ans allemand se négocie autour des 2.55%, c’est dire le potentiel de hausse si les anticipations devaient se révéler exactes! En attendant, vous pourrez retrouver tous les lundis notre commentaire technique sur les 10 ans allemands et américains (réservé aux abonnés – en anglais).

Cryptomonnaies : Le bitcoin reprend plus de 9% cette semaine et revient flirter avec les 24 000 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. La devise numérique a même atteint les 25 000 dollars jeudi soir. Le contexte macroéconomique se dégradant, ou du moins étant moins favorable qu’escompté par les acteurs du marché, les cryptomonnaies ont marqué le pas en fin de semaine. Les crypto-investisseurs ont tout de même de quoi garder le sourire pour l’instant, avec un bitcoin qui reprend quasiment 50% depuis le début de l’année. Le curseur de l’inflation et de la politique monétaire seront les deux indicateurs qui continueront de mener la danse dans les prochaines semaines sur ce marché.

Calendrier. Les indicateurs PMI avancés du mois de février seront disponibles mardi, avec le ZEW, l’indice de confiance des financiers allemands. Mercredi, le marché attend surtout les minutes de la dernière réunion de la Fed. Jeudi, ce sera au tour d’une nouvelle estimation du PIB américain du 4e trimestre. La semaine se clôturera vendredi sur l’inflation PCE de janvier aux Etats-Unis, à l’heure où, on l’aura compris, l’orientation des prix pose à nouveau question.

 

L’inflation déboussole les marchés
Les principales places boursières mondiales, notamment en Europe, ont connu un fort rebond depuis la fin octobre qui s’est poursuivi jusqu’à la mi-février. Alors que beaucoup d’opérateurs de marché avertissent du désormais faible potentiel sur une continuité de cette hausse, le marché semble faire une pause en cette fin de semaine. Plusieurs indices, à l’image du CAC40 ou du FTSE100, ont en effet battu leur record historique en début de semaine. La fin de semaine est un peu plus morose après la sortie des chiffres des prix de ventes aux détails mercredi et de l’indice des directeurs d’achat jeudi, qui peinent à baisser fortement. Malgré tout, les résultats d’entreprises plutôt au-dessus du consensus continuent de rassurer les investisseurs. D’autres publications de résultats de sociétés cotées sont à prévoir la semaine prochaine avec par exemple : BHP Group lundi, Walmart mardi, Nvidia mercredi, Essilor Luxottica et Axa jeudi. Bon weekend à tous les investisseurs !

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