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Tops / Flops de la semaine par Zonebourse

par Redaction

Tops

  • Sarepta Therapeutics (+24%) : le laboratoire a nettement rebondi cette semaine, après une réduction de ses pertes au 4e trimestre 2022. Les bureaux d’études s’attendaient au contraire à une aggravation du déficit et à un chiffre d’affaires moins élevé. Plusieurs ont relevé leurs anticipations sur l’entreprise basée dans le Massachusetts, à l’image de Baird, acheteur avec un objectif relevé de 125 à 22 USD.
  • Eramet (+20%) : belle semaine pour le groupe minier, qui a profité de la remontée du prix des métaux industriels sur fond de reprise en Chine, et des suites du bon accueil réservé à ses résultats 2022. L’exercice précédent a permis à la société de se désendetter et de se placer dans des conditions favorables pour une année 2023 qui sera moins spectaculaire.
  • Flatexdegiro (+19%) : les résultats 2022 étaient finalement plus solides que prévu, mais les perspectives sont restées prudentes… Toutefois, le marché a surtout accueilli favorablement le rapport de la BaFin, qui a tancé la société et lui a infligé une amende, mais qui n’a pas découvert de gros problème dans la comptabilité et le contrôle des risques, en tout cas pas au-delà de ce qui avait déjà été annoncé.
  • SMCP (+15%) : le groupe a publié de beaux résultats 2022. Par ailleurs, AlixPartners a lancé le processus de cession de 37% du capital actuellement contrôlés par GLAS, un consortium de créanciers du propriétaire de SMCP, le chinois Ruyi, en difficultés. Compte tenu de la fraction du capital mise en vente, une offre publique pourrait intervenir si un prétendant venait à émerger.
  • Salesforce (+15%) : l’éditeur américain de logiciels a pris le marché à contrepied en annonçant des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu. Comme les attentes étaient faibles, le titre a bondi. « Le groupe a annoncé le tiercé gagnant : croissance, marges élevées et rachat d’actions », résume joliment Brent Hill, qui suit le dossier chez Jefferies.
  • CRH (+11%) : le groupe irlandais spécialisé dans les matériaux de construction a, en marge de l’annonce de ses résultats, fait part de son ambition d’être coté aux Etats-Unis, où il espère faire davantage d’affaires à l’avenir alors que la région Amérique du Nord génère déjà les trois-quarts de ses résultats. Laissons la parole à Harry Goad, de Berenberg pour qui « CRH a sorti non pas un, mais deux lapins du chapeau lors de ses résultats de l’exercice 2022 : une forte augmentation du rachat d’actions et l’annonce de son intention de transférer sa principale cotation aux États-Unis ».
  • Rio Tinto (+9%) : la bonne tenue des métaux industriels a profité cette semaine au géant du fer, du cuivre et d’autres minerais. La perspective d’un redémarrage de l’économie chinoise est un puissant moteur pour le secteur. Alors que les signaux étaient assez timides dernièrement, les derniers indicateurs d’activité PMI chinois ont clairement pris la pente ascendante, fournissant du carburant aux valeurs minières.

Flops

  • Eurofins (-8%) : le marché a réservé un accueil glacial aux chiffres 2022 de l’entreprise, qui a perdu une grosse partie de l’effet d’accélération généré par le coronavirus au cours des deux exercices précédents. Les investisseurs reprochent notamment au réseau de laboratoires d’avoir guidé sur une érosion des marges en 2023, après un niveau déjà décevant en 2022.
  • Grifols (-9%) : le laboratoire espagnol, dont l’activité a progressé de 12% l’année dernière, n’entrevoit que 8 à 10% de hausse pour le nouvel exercice, ce que les analystes ont jugé décevant, mais pas autant qu’une dégradation du taux d’endettement. La semaine précédente, le titre avait déjà souffert à l’annonce du départ du PDG pour des raisons de santé.
  • Ocado (-11%) : sale temps pour le groupe britannique qui est à la fois un distributeur alimentaire et un fournisseur de solutions logistiques pour ce secteur. La perte nette 2022 avant impôts dépasse légèrement 500 M£, ce qui est considérablement plus élevé que prévu. Certains analystes craignent qu’une levée de fonds ne devienne nécessaire si la situation ne s’améliore pas.
  • SES S.A. (-11%) : le marché continue à mener la vie dure aux opérateurs satellitaires, qui ne sont plus les vaches à lait de naguère. Les prévisions sont un peu timides et la solution de gestion d’énergie des satellites à distance mPower est encore retardée.
  • Allfunds (-12%) : Euronext a abruptement annoncé renoncer à un rachat du groupe néerlandais, après avoir fait part de son intérêt la semaine précédente. Le conseil d’administration d’Allfunds avait jugé l’offre trop faible et l’action Euronext avait beaucoup baissé, envoyant un signal négatif du marché aux dirigeants de l’opérateur boursier paneuropéen. Il n’y a pas eu de nouvelles informations de notre côté concernant les rumeurs d’intérêt parallèle de Deutsche Börse pour Allfunds.
  • Neoen (-14%) : comme souvent, l’outsider de l’énergie français est chahuté après ses résultats, comme le sont parfois les chouchous du marché qui n’ont pas le droit de décevoir. Cette fois, ce sont les investissements accrus à moyen terme qui chiffonnent les investisseurs, car ils sont nécessaires pour atteindre les objectifs de capacité. Traduction : ces objectifs coûteront plus cher à mettre en oeuvre.
  • Dish Networks (-17%) : l’opérateur américain de télévision par satellite a été puni après avoir révélé qu’une brèche informatique avait peut-être permis à des pirates de dérober des informations personnelles sur ses clients. Un peu avant, Dish avait expliqué qu’une panne importante affectant ses réseaux avait pour origine une cyberattaque.
Matières premières
Énergie : Et de dix ! Les stocks pétroliers ont progressé aux Etats-Unis pour la dixième semaine consécutive, un excédent d’offre qui tend à pénaliser le WTI par rapport au Brent. Les deux benchmarks se négocient à respectivement 79 et 85.3 USD. Autrement dit, le spread entre les deux références mondiales s’écarte. Toujours aux Etats-Unis, l’Agence américaine de l’énergie (EIA) a dévoilé dans son dernier rapport une accélération des exportations américaines de pétrole, qui ont atteint 5,6 millions de barils par jour. La-aussi, la faiblesse du WTI favorise ce phénomène. En Europe, rien à signaler sur le gaz naturel, qui poursuit sa longue décrue, pour le plus grand bonheur des consommateurs européens, à 45 EUR/MWh pour le benchmark néerlandais.

Métaux : Les prix des métaux industriels ont évolué en dents de scie cette semaine. Si les bonnes statistiques économiques dévoilées par Pékin prêtent à l’optimisme sur la capacité du pays à sortir de sa torpeur, les financiers préfèrent à court terme opter pour la prudence en attendant les conclusions de la prochaine réunion annuelle du Parlement chinois. Le cuivre se négocie autour de 8950 USD au London Metal Exchange. Du côté des métaux précieux, l’or a fortement rebondi à 1850 USD en profitant d’une accalmie sur les rendements obligataires.

Produits agricoles : Le dernier rapport du Département américain de l’agriculture (USDA) continue à peser sur les prix des céréales à Chicago. Pour rappel, l’USDA s’attend à une croissance importante de la production américaine de blé et de maïs grâce à l’augmentation des superficies dédiées à ces deux cultures. En Argentine, la situation est bien différente, puisque les nombreux épisodes de sécheresse pourraient impacter significativement les récoltes de maïs. Au niveau des prix, le boisseau de blé s’échange en baisse à 710 cents, tout comme le boisseau de maïs à 630 cents.

Macroéconomie
Ambiance : Un peu de Chine, un peu de méthode Coué. Les dernières statistiques publiées en Europe et aux Etats-Unis continuent à dessiner un triptyque assez improbable. D’un côté quelques désordres économiques, notamment dans l’industrie manufacturière. De l’autre côté une inflation qui peine à ralentir. Et au milieu des pans entiers qui ont l’air de faire fi des conditions financières plus restrictives, comme le marché du travail, l’immobilier ou l’industrie des services. Dans ce contexte, les marchés actions continuent à boire les paroles des banquiers centraux qui distillent des pronostics pas toujours faciles à raccrocher les uns aux autres. Il faut quand même souligner que le marché obligataire, lui, s’est tendu cette semaine avec un 10 ans US revenu au-dessus des 4%. Signe que les financiers ne croient plus à un pic de taux inférieur à 5% aux Etats-Unis, comme c’était encore le cas il y a un mois. En parallèle, les statistiques chinoises frémissent enfin positivement, ce qui pourrait remettre du carburant dans le moteur de marchés actions qui semblent un peu à sec.

Devises. Les variations ont été relativement contenues ces derniers jours, comparativement à celles des semaines précédentes. Le dollar américain est entré dans une phase de respiration après sa remontée, mais la consolidation est modeste. Le Dollar Index (DXY), qui compare le billet vert à un panier de six devises, évolue autour de 104,80, contre 105,20 il y a une semaine. On note un mouvement de renforcement de la roupie indienne (INR) face aux principales devises après l’annonce d’un objectif de réduction du déficit budgétaire plus ambitieux que prévu. La paire INR/USD évolue à 0,0122 USD pour 1 INR. En Europe, l’EUR/CHF varie peu à 0,9962 CHF pour 1 EUR. Même situation sur la paire EUR/GBP, avec un niveau de 0,8852 GBP pour 1 EUR.

Taux. Et une de plus! Pour la quatrième semaine consécutive, les taux américains ont continué de se tendre et ont même frôlé les 4.10% avant de lâcher un peu de lest. La semaine prochaine pourrait s’avérer importante dans la mesure où les économistes attendent des indications sur le marché de l’emploi. Rappelons en effet que le rally haussier de février a commencé dans la foulée de la publication des nonfarm payrolls largement supérieures aux attentes. La question est maintenant de savoir si le chiffre de février n’était qu’un rattrapage des mois précédents ou une réelle illustration de la vigueur du marché de l’emploi américain. Ce second cas de figure viendrait accentuer la pression sur la fed qui sera contrainte de maintenir son attitude hawkish (restrictive). Côté européen, les dernières données macroéconomiques montrent une poursuite de l’inflation que la BCE devra également s’efforcer d’endiguer par de nouvelles hausses de son principal taux directeur. On surveillera les 2.80% comme résistance intermédiaire avant les 3.01%.

Cryptomonnaies. Dans un contexte où la répression réglementaire s’intensifie aux Etats-Unis sur les cryptomonnaies, et où les conditions macroéconomiques ne sont pas optimales pour les actifs risqués, le bitcoin décroche. Le leader du marché des crypto-actifs laisse filer 5% de sa capitalisation cette semaine et revient flirter avec les 22 000 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. En l’absence de catalyseurs positifs puissants, le bitcoin, et l’ensemble du marché des cryptomonnaies, pourrait encore avoir du mal à regagner le coeur et la confiance des investisseurs.

Calendrier. Pour toutes les raisons précitées, nous collons la gommette rouge de l’événement de la semaine sur l’audition semestrielle du patron de la Fed Jerome Powell par la commission bancaire du sénat des Etats-Unis mardi à partir de 16h00. Il se livrera au même exercice le lendemain devant la chambre des représentants, mais gageons qu’il tiendra à peu près le même discours. L’autre gros bloc de la semaine concerne le marché du travail américain, avec le quatuor enquête ADP / enquête JOLTS mercredi, puis étude Challenger jeudi et enfin données sur l’emploi en février vendredi. En Europe, Christine Lagarde doit prendre la parole mercredi lors d’un événement organisé à Genève. En Asie, la Banque du Japon rendra une décision de politique monétaire, la dernière de l’ère Kuroda, dans la nuit de jeudi à vendredi. Pendant ce temps en Chine, les autorités devraient fixer lundi les objectifs de croissance pour 2023.

L’habit ne fait pas le moine
Ne jugez pas trop vite un marché haussier (ou baissier d’ailleurs), il pourrait vous surprendre. Les élans haussiers des principales places boursières mondiales surprennent une bonne partie des investisseurs ayant raté le coche. Il faut avouer que la hausse fût rapide en comparaison à la détérioration progressive de l’économie au cours des derniers mois. Les statistiques économiques sur l’emploi ou sur l’inflation ne sont pas favorables à une hausse des actions, et pourtant, elle a lieu. Faut-il attendre un repli, encaisser quelques gains ? Il y a un décalage permanent et parfois contradictoire entre l’économie et les marchés. A long terme, nous pouvons affirmer que les deux se réunissent inévitablement, mais à court terme, bien malin celui qui saura quoi faire.

 

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