S’il fallait résumer Antoinette Sayeh d’un mot, ce serait sans conteste celui « d’expérience ». À soixante-deux ans, la Libérienne, docteur en relations économiques internationales, a passé l’essentiel de sa carrière au sein et aux commandes d’institutions de financement. Dix-sept ans à la Banque mondiale, huit ans au FMI, et une dizaine d’années environ au ministère libérien des Finances, qu’elle dirigea de 2006 à 2008 sous la présidence d’Ellen Johson Sirleaf.
C’est notamment elle qui a apuré la dette libérienne, permettant à son pays d’accéder au programme PPTE, l’initiative en faveur des pays très endettés. Réputée inflexible et efficace, elle rejoint ensuite le FMI où elle occupe le poste de directrice du département Afrique. Antoinette Sayeh tapera du poing sur la table au Mozambique lorsque le FMI découvrira l’ampleur de la dette cachée.
C’est aussi elle qui gérera la délicate crise financière en Afrique centrale, après 2015 quand les pays de la CEMAC, minés par la crise pétrolière et la mauvaise gestion, étaient exsangues.
Partisane de l’orthodoxie financière, elle avait aussi mené une croisade en 2013 contre les subventions par les États africains de certaines denrées. Subventions accusées de grever les finances publiques des pays.
Gestionnaire rigoureuse, elle aura la tâche de coordonner la politique du FMI envers les pays africains, et ce à un moment délicat où l’endettement remonte.
Antoinette Sayeh sera la seconde africaine à occuper un tel poste. Le premier s’appelle Alassane Ouattara, c’était entre 1994 et 1999.
RFI