La 14e Conférence internationale sur la gestion de la dette a renouvelé les appels urgents en faveur de réformes du système financier mondial afin de garantir que la dette soutienne le développement plutôt que de le compromettre.
Face à la complexité et à l’ampleur croissantes des défis liés à la dette, les instruments multilatéraux existants peinent à suivre le rythme.
S’exprimant lors de la 14e Conférence internationale sur la gestion de la dette, qui s’est tenue à Genève du 17 au 19 mars, la Secrétaire générale de la CNUCED (Commission des Nations Unies pour le commerce et le développement) a appelé à des réformes pour éviter que la crise de la dette actuelle ne compromette les progrès.
« Derrière nous se trouve un système qui doit être réformé ; devant nous se trouve l’opportunité d’en construire un qui soit au service des populations, de la stabilité, du développement à long terme et non des défauts de paiement récurrents », a déclaré Mme Grynspan dans son discours d’ouverture.
Le fardeau de la dette freine le développement
En 2023, la dette extérieure des pays en développement a atteint le chiffre record de 11 400 milliards de dollars, soit 99 % de leurs recettes d’exportation.
Au lieu de financer les infrastructures essentielles, l’éducation et la santé, l’augmentation du fardeau de la dette contraint les gouvernements à des arbitrages difficiles.
Actuellement, quelque 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui consacrent plus d’argent au service de la dette qu’à la santé ou à l’éducation. Dans la quasi-totalité des pays en développement, les paiements d’intérêts dépassent les investissements climatiques, limitant ainsi leur capacité à répondre aux défis mondiaux.
« Cela contraint les pays à choisir de faire défaut sur leur développement plutôt que sur leur dette. Plus de défauts de paiement sur la dette, mais oui sur le développement », a averti Mme Grynspan.
Préparer le terrain pour l’action
Alors que le monde se prépare à la 4e Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra plus tard cette année, cette conférence biennale sur la dette ouvre la voie à des solutions concrètes pour réduire le surendettement tout en préservant le développement durable.
La 14e édition de la conférence a réuni, plus de 600 participants venus de 107 pays, dont des décideurs politiques, des gestionnaires de la dette, des représentants de la société civile et des universitaires; 20 entités des Nations Unies travaillant ensemble pour promouvoir des solutions; Neuf panels d’experts ont abordé la géopolitique de la dette, le lien entre dette et climat, la gouvernance et la transparence
L’accent a été mis sur le Système de gestion et d’analyse financière de la dette (SYGADE), un programme d’assistance technique phare par lequel le Département du commerce et du développement des Nations Unies aide les gouvernements à renforcer la gestion de la dette depuis plus de quatre décennies.
Le groupe consultatif du SYGADE s’est réuni pour évaluer les efforts de renforcement des capacités et définir les priorités pour l’avenir.
La gestion de la dette dynamisée par le logiciel SYGADE 7
La conférence a également marqué le lancement du SYGADE 7, la dernière version du logiciel de gestion de la dette de pointe de la CNUCED. Le système mis à niveau optimise l’enregistrement, le suivi et le reporting de la dette grâce à : Une sécurité renforcée et une couverture des données plus étendue, une intégration transparente avec les systèmes financiers, une interface utilisateur repensée et conviviale pour plus d’efficacité et de transparence , en modernisant les outils de gestion de la dette, le SYGADE 7 aidera les gouvernements à suivre et à gérer la dette plus efficacement, garantissant ainsi transparence et stabilité tout en maintenant le cap des objectifs de développement.
Il est temps d’agir avec audace
Le message de la 14e Conférence internationale sur la gestion de la dette était clair : des réformes urgentes sont nécessaires pour que la dette soit un outil de progrès plutôt qu’un obstacle.
Grâce à la coopération mondiale et à des solutions innovantes, les pays peuvent briser le cycle de la dette insoutenable et investir dans un avenir plus résilient et inclusif.