Le vice-président régional Moyen orient et Afrique du nord de la Banque mondiale, Ousmane Dione, a présenté, au cours d’un panel, en marge de l’Africa CEO Forum, « mission 300 », qui consiste à offrir de l’électricité à près de 300 millions de personnes, surtout les personnes vulnérables.
Cette initiative vise à » accélérer le rythme de l’électrification en Afrique subsaharienne tout en veillant à ce que la transition vers des sources d’énergie diversifiées et plus propres permette de répondre à la demande croissante, de stimuler la croissance économique et de créer des emplois ». Le groupe de la Banque mondiale s’associe à la Banque africaine de développement et à d’autres partenaires dans le cadre de cette mission.
le CEO de la Compagnie ivoirienne de l’électricité (CIE), Ahmadou Bakayoko, a souligné que cette vision cadre avec les engagements de la CIE notamment, son Programme électricité pour tous (PEPT), où le pays, selon lui, a fait quelques choses d’exceptionnel ces dernières années. « On est passé de 33% à 94% d’accessibilité du réseau, c’est-à-dire que l’infrastructure électrique aujourd’hui est proche 94% sur les populations. C’est une progression très forte en 15 ans, grâce à l’Etat de Côte d’Ivoire qui a financé les projets ».
Au cours d’un panel portant sur le thème : « perspectives de l’industrie-Pas de réseau, pas de croissance : comment résoudre le problème de transport d’électricité en Afrique », Ahmadou Bakayoko a fait savoir que le besoin de transport de réseau est très critique en Afrique, il faut pour lui, un apport du secteur public pour maintenir l’équilibre et éviter les pertes, mais aussi l’appui des bailleurs comme la Banque mondiale, qui, dit-il apporte un soutien considérable à la Côte d’Ivoire dans ce domaine. Il ajouté que son entreprise à pu maîtriser les pertes d’électricité, évaluées globalement à 15%. « Il y a forcément des pertes sur un réseau électrique. Parce que lorsque le courant circule, il passe à travers un certain nombre d’équipement il y a des échauffements. Le défi c’est de maintenir ces pertes. Dans de nombreux pays de la sous-région ont autour de 30% de pertes. Et chez nous, aujourd’hui les pertes globales sont autour de 15%, on a quand même un niveau de performance, qu’on peut considérer, assez correct » commente Ahmadou Bakayoko.
L’Afrique ne dispose pas d’une capacité suffisante pour couvrir ses besoins énergétiques. Elle a à peine 150 000 km de lignes de transport. Réduire les pertes de transport et améliorer l’interconnexion régionale est essentiel, selon les experts, pour assurer un accès stable et compétitif à l’électricité sur le continent. Pourtant, en termes d’opportunités d’investissements, l’on parle de 50 à 60 milliards de dollars. Une enveloppe qui nécessite l’implication accrue du secteur privé, au dire de la Banque mondiale.
Selon Rachel Moré-Oshodi directrice générale de ARM-Harith, l’Afrique devrait doubler les investissements chaque année, près de 200 millions de dollars sont évoqués. Actrice du financement de plus de 7 milliards de dollars dans des projets transformateurs de l’énergie, des transports et du numérique, elle croit à un développement durable du secteur de l’électricité du continent, mais avec la mise en place de réformes.