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Marée montante contre hauts risques : l’économie des océans face aux pressions et à la fragmentation des politiques

par Issac le Blanc

L’économie des océans, moteur essentiel du commerce mondial, traverse une période de turbulences sans précédent. Selon le dernier rapport Global Trade Update publié le 4 juin par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les chocs environnementaux et géopolitiques exercent une pression croissante sur les secteurs liés aux océans. Transport maritime, tourisme, pêche et énergie marine — tous ces piliers ont représenté 7 % du commerce mondial en 2023, pour une valeur supérieure à 2 200 milliards de dollars. Cette part considérable souligne le rôle central des océans dans la prospérité mondiale.

Cependant, les perspectives sont menacées. L’économie océanique fait face à des contraintes climatiques majeures, à une fragmentation croissante des politiques commerciales, ainsi qu’à des dynamiques mondiales en pleine mutation. L’élévation du niveau de la mer, la pollution plastique et la perte de biodiversité affectent durement les infrastructures portuaires et les communautés côtières, en particulier dans les économies vulnérables. Ces pressions environnementales risquent de freiner durablement les gains économiques tirés des océans si des mesures urgentes ne sont pas prises.

La CNUCED appelle donc à une réponse internationale coordonnée à l’approche de la Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC3). L’édition de juin du Global Trade Update insiste sur la nécessité de règles plus strictes, d’infrastructures plus intelligentes et d’une coopération résiliente entre les États. La réforme des politiques doit être à la hauteur des enjeux : il faut moderniser les systèmes maritimes, éliminer les subventions nuisibles aux écosystèmes océaniques, combler les vides juridiques en haute mer et favoriser un commerce équitable entre les pays.

L’économie des océans ne saurait être reléguée à un secteur secondaire. Elle soutient les chaînes d’approvisionnement mondiales, l’emploi, les systèmes alimentaires et l’innovation. Dans un contexte de perturbations climatiques et de hausse des droits de douane, préserver la fluidité du commerce maritime devient un impératif pour le développement mondial. Le redressement plus rapide des services maritimes et touristiques après la crise sanitaire en témoigne : la demande est là, mais sa durabilité dépend d’actions concrètes.

Face aux hauts risques identifiés, il est urgent de reconnaître que la marée montante du commerce maritime ne peut s’épanouir sans une gouvernance cohérente. Fragmenter les politiques, c’est affaiblir les fondements mêmes de l’économie océanique. À l’inverse, une approche collective, durable et équitable permettra de tirer le meilleur des océans, tout en préservant leur intégrité pour les générations futures.

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