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Afrique : Le Fonds africain de développement accorde plus de 75 millions de dollars au Rwanda et au Burundi

par Redaction

Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement , guichet de prêts concessionnels du groupe de la Banque africaine de développement , a approuvé, jeudi 1er décembre 2022 à Abidjan, l’octroi d’un financement de 75,35 millions de dollars américains au Rwanda et au Burundi pour construire des routes transfrontalières afin de renforcer le désenclavement de ces deux pays voisins de la région des Grands Lacs.

Le financement destiné à mettre en œuvre la première phase du Projet d’amélioration des routes transfrontalières de la Communauté de l’Afrique de l’Est comprend 71,94 millions de dollars pour le Rwanda et 3,40 millions de dollars pour le Burundi.

Pour le Rwanda, cette première phase du projet va permettre de bitumer 69 kilomètres sur un total de 213 kilomètres de routes transfrontalières en six tronçons situés dans cinq districts : Rusizi, Nyaruguru, Musanze, Nyabihu et Rubavu. Le reste, environ 144 kilomètres sera achevé au cours de la phase 2 et fera l’objet d’une étude de faisabilité détaillées lors de cette première phase.

Ces routes vont relier à terme trois provinces du Nord, de l’Ouest et du Sud et comportent six passages frontaliers le long des régions frontalières du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC). En outre, elles offrent une connexion indirecte avec les villes de Kigali sur le corridor nord et de Bujumbura sur le corridor central à travers les voies existantes.

Du côté du Burundi, les activités à réaliser pendant la phase 1 du projet portent sur des études pour le bitumage d’environ 65 kilomètres avec des connexions frontalières à Akanyaru Haut, Bitare/Nshili, Ruhwa et Rusizi. Il y aura aussides études pour la construction de centres de collecte de produits agricoles, une étude technique détaillée et la conception d’un poste frontalier à guichet unique à Akanyau Haut à la frontière entre le Burundi et le Rwanda en vue d’un financement lors de la phase 2 du projet. Ces activités incluent également le renforcement des capacités en matière de facilitation des échanges et du transport et la prise en compte des conditions environnementales et de vie des populations, notamment la prise en compte du genre dans la zone du projet.

Nnenna Nwabufo, directrice générale de la Banque pour l’Afrique de l’Est a déclaré à propos de ce projet : « La Banque africaine de développement soutient l’intégration régionale par le biais de projets multinationaux. Le Projet d’amélioration des routes transfrontalières a été conçu en tant qu’élément clé de l’amélioration de la connectivité du transport pour ces pays enclavés que sont le Rwanda et le Burundi et de l’établissement d’une liaison vers deux des corridors les plus stratégiques de l’Afrique de l’Est – les corridors central et nord, qui donnent accès aux ports maritimes de Dar es-Salaam et de Mombasa, respectivement. »

L’objectif du projet est d’améliorer la connectivité du transport entre le Burundi et le Rwanda par la réfection des tronçons manquants sur les corridors central et nord dans les deux pays et en facilitant leur accès à la mer. Ces deux corridors ancrés respectivement dans les ports de Dar es-Salaam et de Mombasa, constituent l’épine dorsale du réseau de corridors de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Cela va contribuer à faciliter les échanges commerciaux et le transport, promouvant ainsi l’intégration régionale au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Plus précisément, le projet va permettre de réduire le coût et la durée des voyages en améliorant l’état des routes et la sécurité routière ; le commerce et l’intégration régionale en réduisant les coûts logistiques ; et l’autonomisation économique et sociale des résidents le long de la route et dans les zones d’influence du projet au Rwanda et au Burundi.

Au moins 2 millions de personnes au Rwanda et 300 000 autres au Burundi, vivant le long du corridor seront des bénéficiaires r du projet.

Le projet va permettre de réduire les coûts élevés des échanges dans les deux pays où, en raison de leur enclavement et de l’absence de liaisons routières, les coûts de transport pour les importations et les exportations sont d’environ quatre fois plus élevés qu’au Kenya et en Tanzanie. L’infrastructure routière permettra aux agriculteurs et aux commerçants, d’accéder facilement aux marchés et aux exploitations agricoles.

Le projet va aussi accélérer la réalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui nécessite des réseaux de transport économiques pour faciliter la circulation des biens, des services et des personnes. Le projet s’inscrit aussi dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine et contribue à la réalisation de trois des cinq grandes priorités opérationnelles de la Banque, les « High5 », à savoir, « intégrer l’Afrique », « industrialiser l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».

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