Le gouverneur de la Banque centrale du Ghana, Dr Johnson Asiama, a lancé un message fort à l’attention des institutions financières opérant dans le pays, les appelant à renforcer leur gouvernance locale et à éviter de devenir de simples relais d’instructions étrangères. Dans un contexte de reprise économique fragile mais prometteuse, la Banque centrale entend établir une discipline accrue dans la gestion des affaires financières nationales.
« Les conseils d’administration basés au Ghana ne doivent pas servir d’approbation automatique des instructions émanant de l’étranger », a déclaré le Dr Asiama. « Cela sape les fondements mêmes d’une gouvernance efficace et crée des angles morts réglementaires inacceptables. »
Cette mise en garde vise à garantir que les décisions stratégiques des institutions financières, même lorsqu’elles appartiennent à des groupes internationaux, soient pleinement ancrées dans la réalité locale et conformes aux normes réglementaires nationales. Pour le gouverneur, il ne s’agit pas d’exclure les investisseurs étrangers, mais de responsabiliser l’ensemble des acteurs du système financier ghanéen.
« Cette directive n’est pas anti-étranger. Elle est favorable à la responsabilisation… Ces actions font partie de notre programme plus large visant à restaurer la qualité des actifs, à promouvoir des pratiques de prêt saines et à préserver la résilience du système financier du Ghana », a-t-il précisé.
Ce programme s’inscrit dans une dynamique plus large de stabilisation macroéconomique. Après plusieurs années de pressions inflationnistes et de tensions sur le marché, les dernières projections de la Banque centrale sont plus optimistes. Les modèles économiques internes indiquent que l’inflation pourrait revenir dans la fourchette cible dès le premier trimestre 2026, ce qui marquerait un tournant significatif pour la politique monétaire du pays.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de reprise au Ghana, marquée par un retour de la confiance et un renforcement des fondamentaux macroéconomiques. Mais cette phase exige également davantage de discipline, une plus grande équité de conduite et un alignement plus étroit entre les intentions politiques et le comportement des marchés », a conclu le gouverneur.
À travers ces déclarations, la Banque centrale du Ghana confirme sa volonté de concilier ouverture économique et rigueur institutionnelle. L’objectif est clair : bâtir un système financier résilient, responsable et capable de soutenir durablement la croissance économique nationale.