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Ibrahima Sissoko: il faut repenser collectivement nos modèles

par Kamagaté Issouf

Pas de reprise sans management. Mais le nouveau monde post-COVID devra tenir compte des nouvelles avancées écologiques et sociétales. Ibrahima Sissoko, fondateur d’Hilt Technology Engineering et membre de la délégation française du G20, nous livre sa vision de l’entreprise.

Quelle méthode managériale mettra-t-il en place pour retrouver le chemin de croissance ?
Je n’ai pas de méthode précise même si bien évidemment une prédomine toujours. Toutefois je pense qu’il faut s’adapter à l’équipe en prenant en compte le degré d’ancienneté de ses collaborateurs.
Avec des juniors, on sera plutôt directif. Avec mes associés, je serai davantage tourné vers un mode de fonctionnement ‘participatif’. Si on veut être efficace, il est donc important de garder en tête qu’il faut être au service de son entreprise et non de son ego.
Et d’une manière générale, je vous dirais qu’il faut tenir compte des évolutions écologiques et sociétales. Nous devons produire mais adapter nos modes de productions socio-économiques à la réalité de notre monde notamment pour les générations futures. C’est un enjeu majeur car manager une entreprise, c’est aussi construire le monde de demain.

Quels sont les futurs investissements à prévoir malgré la pandémie et pourquoi ?
Je suis un investisseur qui croit en l’homme donc j’investis dans l’humain avec un grand H.
Il est et restera la plus grosse valeur ajoutée car comme on le dit c’est l’homme qui fait l’argent et non l’inverse. Si je me revendique ‘serial- investisseur’, il est donc légitime que j’investisse aux côtés de porteurs de projets sur des sujets liés à l’inclusion sociale et du numérique auprès des diversités (rurale, culturelle et sociale), Mais également à tous ce qui touche à la transition énergétique (énergie renouvelable, traitement et recyclage des déchets et économies circulaire)

Quelle est la stratégie commerciale des entités de monsieur Ibrahima Sissoko pour la période post-covid ?
Il a été impératif pour nous de se repositionner en tant que challenger et pour cela, il a fallu donc remettre en question toute notre organisation ainsi que les processus liés et challenger toutes les cellules marketing et commerciales.
On a commencé par une étude macro-économique de notre environnement (situation géographique et mesures socio-économiques impactantes), et ensuite on a mis le management des innovations au cœur de nos préoccupations afin de relancer l’activité.
Cela nous a permis de ne pas rater le coche de la reprise et d’ inclure durablement notre positionnement auprès de nos clients et prospects. D’après nos observations, toutes les crises traversées jusqu’à présent ont débouché sur des phases de croissances et de consolidation jusqu’à 2 fois supérieure aux réalités précédentes.
Miser sur l’innovation est un levier de performance extraordinaire qui permet de bénéficier d’un avantage concurrentiel prédominant sur des marchés hyper concurrentiels, donc il faut soit trouver cette innovation ou la suivre rapidement pour en bénéficier dans le bon “Time to market”.

Comment le groupe FEEL HILT compte-t-il créer encore plus d’impact social avec ces entités alors que la crise économique frappe le monde ?

L’impact social est au cœur des préoccupations du groupe, la crise est certes incontournable mais génératrice d’opportunités pour tous. Durant le premier confinement j’ai pu m’entretenir avec des personnes qui se posaient des questions sur leur avenir et orientation professionnelles, c’est à partir des ces interrogations et des constats réalisés que démarre notre réflexions sur l’industrialisation de nos processus afin d’offrir plus de services d’accompagnements car la demande a explosé.
Parce que le numérique est une industrie transverse nous pouvons touchés tous les secteurs métiers
J’ai volontairement utilisé le terme ‘numérique’ plutôt que ‘digital’. Car ce sont aujourd’hui l’évolution des technologies qui vont primer avec comme clé de voûte : la 5G. Pour cela, il va falloir former puis recruter les talents de cette génération dont on a tant besoin. On aime à dire que plus de 75% des métiers de 2030 n’existent pas donc on se doit de participer à leur création.
Pour ce faire, la stratégie du groupe est clairement d’accompagner cette transition à travers plusieurs axes selon notre implantation. Par exemple pour la France nous misons sur la reconversion professionnelle et la formation au métier de demain (future of work) en tenant compte des appétences et softskills de chacun. Pour l’Afrique la démarche est différente car il va falloir co-construire avec les institutionnels ce fameux monde de demain avec une population qui pour moitié a moins de 26 ans en faisant preuve de prospectives.

Quelles sont les étapes à venir ?

Nous défendons une vision qui intègre un plan d’action sur une durée de trois ans. Mais nous gardons en tête que l’on ne peut prévoir de quoi sera fait le lendemain donc il faut rester très agile. Si l’on devait garder une image en tête il faudrait grimper sur une échelle tout en construisant l’échelle, c’est donc un travail d’équilibriste.

issouf.kamagate@lekiosque-deleco.com

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