Plusieurs Pme de l’Uemoa présentent une faible maitrise des mécanismes de financement à leur portée et éprouvent le besoin d’être accompagnées dans leur organisation et le montage de leurs projets. Aussi, « Malgré leur forte présence et leur contribution à la création de richesse et d’emploi en Afrique, les financements qui leurs sont accessibles sont majoritairement de courte durée et à un coût très élevé en raison, entre autres, de la persistance de l’asymétrie d’informations entre elles et les acteurs du financement », selon le directeur général de la Brvm, Dr Edoh Kossi Amenounve, lors de la délivrance de certifications aux entreprises issues du programme Elite Brvm lounge.
Au niveau des Etats membres de l’Uemoa, par l’entremise de la Bceao un dispositif de soutien au financement des Pme/Pmi par les établissements de crédit, a été mis en place. Afin d’améliorer l’environnement les affaires et financer les économies. En Côte d’Ivoire ce dispositif de soutien au financement des Pme est inscrit dans la cadre de la mise en œuvre du premier pilier intitulé « amélioration de l’accès au financement et aux marchés » du Programme Phœnix qui est la stratégie nationale d’appui au développement des Pme ivoiriennes, adoptée par le Conseil des Ministres du 18 septembre 2015.
Selon Marcellin Zinsou, à l’époque conseiller technique au ministère de la Promotion des Pme, de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, ce dispositif est encore méconnu des banques, des structures d’appui et d’encadrement (Sae), et des Pme elles-mêmes. Seulement 225 Sae ont été sélectionnées. C’est pourquoi le directeur des activités bancaires et des financements alternatifs à la BCEAO, Charlie Jerry Dingui a préconisé l’adhésion des banques au dispositif, ainsi qu’un accompagnement efficace et abordable de la Bceao. Car, lors de la présentation du dispositif en novembre 2021, à Abidjan, il affirmait que les crédits sont passés de l’ordre de 3 500 milliards Fcfa à 2 500milliards Fcfa en 2021.
Mais, à la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), c’est la revue de troupe avec de l’espoir d’une main salvatrice « Nous devons être capables de transformer ces défis en opportunités et ainsi, accélérer la transformation de notre économie. Mais, pour ce faire, un soutien plus important de l’Etat aux entreprises est nécessaire. Les entreprises ivoiriennes et la Cgeci à leurs côtés, se sont résolument engagées dans la transformation structurelle de notre économie et elles ont besoin d’être accompagnées », expliquait son président Jean Marie Ackah devant la presse.
Mais, pour aborder sereinement les mutations économiques et géopolitiques qui s’accélèrent et la Zone de Libre Echange Continentale qui s’opérationnalise progressivement, la Côte d’Ivoire, pour lui, doit se donner les moyens de disposer de Pme et de grandes entreprises innovantes et conquérantes, dotée de bonnes compétences. Car, «en matière de développement des compétences, la Côte d’Ivoire a encore fort à faire, pour disposer d’un système éducatif et de formation professionnelle de qualité et parfaitement connecté au marché de l’emploi. Nous devons disposer de structures plus performantes dotées de ressources financières confortables, pour financer la formation professionnelle. Sur ce dernier point, le Fonds pour le Développement de la Formation Professionnelle, le FDFP, s’avère être un instrument important pour le Secteur Privé. C’est pourquoi, nous exhortons le Gouvernement à améliorer le cadre règlementaire qui régit ce Fonds ».