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Sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest : Depuis le Togo, Porteo group lance une initiative salutaire

par Redaction

« Nous devons produire ce que nous mangeons et manger ce que nous produisons ». Plus que jamais, cette phrase de Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso de regrettée mémoire semble résonner dans la tête de certains africains visiblement déterminés à vaincre l’insécurité alimentaire. Dans certains pays, les pouvoirs publics accompagnent les initiatives privées comme celle de Porteo group au Togo.

Situé à Avétonou, environ 100 km de Lomé, la capitale togolaise, le méga-complexe avicole piloté par Porteo Agro-Industrie (filiale de Porteo group de Hassan Dakhlallah), abritera entre autres : un couvoir capable de produire 1,2 million de poussins par semaine, un abattoir de 10 000 têtes par heure, 7 fermes pour 50 millions de poulets par an dans la phase 1, puis 100 millions de poulets lors de la phase 2. Le complexe intégrera aussi l’installation et l’exploitation d’une usine de fabrication d’aliments pour la volaille avec une capacité de 450 tonnes par jour. Lancé officiellement depuis le 28 mars 2024 dans la préfecture d’Agou, ce projet agro-industriel couvre une superficie de 660 hectares.

Selon les évaluations, à plein régime, le ccomplexe, (le plus grand d’Afrique, selon les autorités togolaises) pourrait doubler à lui seul l’offre régionale de volaille tout en créant plus de 1 000 emplois directs. Surtout, en internalisant la production d’aliments et l’élevage de poussins, il stabilisera les coûts et réduira la facture d’importation de volaille congelée, sans impacter négativement les finances publiques.

Et si la réponse venait du Togo ?

Dans les discours politiques en Afrique, on entend souvent parler de la nécessité pour les pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et d’améliorer le panier de la ménagère en optant pour des produits de qualité à moindre coût. Une équation que les pays peinent à résoudre même si les inconnus ne sont pas si inconnus que cela.

Selon un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) 52 millions de personnes pourraient faire face à une faim aigue entre juin et Août 2025 notamment au sahel et au Nigeria. Par ailleurs, une réunion du Dispositif Régional de Prévention et de Gestion des Crises alimentaire (PREGEC) a révélé que 34,5 millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire. Ces situations liées à l’alimentation quelques fois ponctuelles ou chronique dans certains cas sont dues à diverses raisons. Notamment les changements climatiques, l’augmentation rapide de la population qui exerce une pression sur les ressources alimentaires et agricoles, rendant difficile la satisfaction des besoins nutritionnels. Il faut aussi noter les violences et l’insécurité civile dans certaines régions qui perturbent les chaînes d’approvisionnement et limitent l’accès des populations aux marchés alimentaires. Des populations qui manquent de moyens suffisants pour acquérir les produits quand ils sont disponibles. 

La volaille, le mais ainsi que le soja

En effet, les produits locaux coûtent cher et c’est l’une des raisons pour lesquelles les consommateurs se tournent vers les importés. Selon certains éleveurs le poulet ivoirien, par exemple, coûte cher paracerque son coût de revient ne permet pas de faire autrement. Dans l’élevage, l’aliment représente jusqu’à 70 % du coût de production d’un kilo de chair. Or, depuis un an, le sac de 50 kg de starter ainsi que  les formules maïs-soja livrées à Abidjan, ont vu leur prix flamber. À cette dépendance aux intrants s’ajoutent : des abattages encore peu automatisés, une échelle de production restreinte. Selon des témoignages l’élevage moyen aligne moins de 4 000 têtes, loin des standards brésiliens et européens et il faut y additionner le transport.

Pour réduire cette dépendance, l’on commence par investir dans des usines d’aliments composés (marché africain estimé à 22,6 milliards $ dès 2025), abattoirs sous contrôle sanitaire et plateformes logistiques réfrigérées. Les géants du cacao, de la noix de cajou ou du sésame réinjectent déjà leurs revenus dans des unités de broyage, de torréfaction ou de transformation de jus, faisant grimper la valeur ajoutée locale de 12 % sur un an selon KPMG, un réseau international de cabinets d’audit et de conseil.
Cette stratégie vise à abaisser d’un quart le coût de revient au kilo et rapprocher, enfin, le prix du poulet « made in West Africa » de celui des cartons importés.

L’initiative de Porteo group, en plus de son impact sur la production avicole prévoit l’aménagement de 100 000 hectares pour la culture du maïs et du soja, produits essentiels à l’alimentation des volailles. Les professionnels du secteur sont d’avis que la dynamique est enclenchée : plus les intégrateurs régionaux sécurisent l’aliment et automatisent l’abattage, plus la ligne de fracture se resserre. On cite le cas du riz, autrefois massivement importé, il est aujourd’hui cultivé, usiné et vendu localement dans plusieurs pays de l’Union économique et Mmonétaire ouest africaine (UEMOA).

Pour l’instant, les subventions directes (les soja OGM (moins cher), et la maitrise de l’énergie permettent aux grands exportateurs de maintenir un avantage concurrentiel sur la production locale.

Mais les programmes régionaux mis en place sous l’égide de la CEDEAO, couplés aux investissements privés tels que celui de Hassan Dakhlallah, esquissent une réponse pragmatique. Entre autres, ils visent à renforcer l’autosuffisance alimentaire et la sécurité nutritionnelle du pays et de la région.

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