Le gouverneur de la Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ), John Mushayavanhu, a présenté une nouvelle politique monétaire destinée à stabiliser une économie fragilisée par l’inflation et la dépréciation de la monnaie locale. Cette réforme, annoncée lors d’un point de presse officiel à Harare, vise à restaurer la confiance dans le système financier et à renforcer la souveraineté monétaire du pays. Le lancement d’une nouvelle devise baptisée « ZiG » (Zimbabwe Gold), adossée à l’or et à un panier de devises étrangères, est au cœur de cette stratégie.
La nouvelle politique monétaire s’appuie également sur une réforme du régime de change, avec l’adoption d’un système de taux de change flottant géré, censé mieux refléter les dynamiques du marché. Cette mesure a pour but de réduire les distorsions causées par le marché parallèle et d’assurer une plus grande transparence. Par ailleurs, la RBZ prévoit de publier régulièrement des données économiques clés, comme les réserves de change et la masse monétaire, afin d’améliorer la communication avec les marchés.
Mushayavanhu a également réaffirmé l’objectif de réduction de l’inflation, désormais ciblée entre 5 et 10 % à moyen terme, contre des niveaux largement supérieurs ces dernières années. Cela passera par un resserrement de la politique monétaire, une meilleure coordination avec le ministère des Finances, et un contrôle plus rigoureux des dépenses publiques. Le gouverneur a souligné la nécessité d’une discipline budgétaire pour éviter les dérapages qui ont alimenté l’hyperinflation par le passé.
Cette nouvelle orientation monétaire suscite des réactions contrastées. Si certains analystes saluent une approche plus structurée et transparente, d’autres restent prudents, rappelant les échecs des précédentes réformes. La réussite de cette politique dépendra de son application rigoureuse, du respect des engagements annoncés et de la capacité du gouvernement à restaurer la crédibilité des institutions économiques du pays.