« Nous sommes honorés de participer aux Assemblées annuelles 2025 de la Banque et aux activités de renforcement des capacités et d’apprentissage qui y sont associées. » C’est par ces mots que Denys Denya, vice président de la Banque africaine d’import export (Afreximbank) chargé du département financier, souligne l’importance des 32e Assemblées annuelles d’Afreximbank (AAM2025), sous le haut patronage du Président nigérian Bola Ahmed. Assemblées qui sont devenus au fil du temps un espace incontournable d’échange d’idées. Ces assemblées offrent l’opportunité de façonner des politiques innovantes, de modifier les discours dominants sur le développement, mais surtout de bâtir des partenariats stratégiques. Comme il le souligne, « les résultats attendus […] pourraient avoir un impact considérable et modifier la dynamique de notre développement ».
Le chemin parcouru par Afreximbank rappelle l’importance de la résilience institutionnelle dans un contexte mondial incertain. M. Denya revient sur les circonstances de sa création : « La Banque africaine d’import-export (BAIE) était la réponse de l’Afrique à la confluence des crises de l’époque ». Face à l’afro-pessimisme des années 1990 et à une crise mondiale de la dette souveraine, la naissance d’une institution financière africaine a suscité des résistances internes et externes. Malgré cela, elle s’est imposée comme un acteur systémique majeur. Cette résilience, ajoute-t-il, repose sur « le courage, la détermination, une vision claire et une foi inébranlable en son avenir ».
C’est dans cet esprit que le thème des assemblées de cette année a été choisi : « Construire l’avenir sur des décennies de résilience ». Pour ce responsable du département financier de la banque, ce thème prend tout son sens dans un contexte global dominé par « des tensions géopolitiques accrues, une fragmentation et un réalignement économiques, un protectionnisme croissant […] et une incertitude politique exacerbée ». Dans un monde où les anciennes certitudes — stabilité, alliances prévisibles, marchés ouverts — s’effondrent, il devient crucial pour les institutions africaines de s’adapter et de défendre leur autonomie.
Le vice président appelle ainsi à un engagement plus fort en faveur du renforcement des institutions de financement du développement (IFD). « Nos institutions locales doivent bénéficier de tout le soutien nécessaire pour résoudre les défis actuels. » Cela passe par la construction d’organismes robustes, indépendants et bien gouvernés, mais aussi par des réformes structurelles ambitieuses. Il insiste : « Des politiques et des réformes prudentes […] sont indispensables pour garantir une croissance économique durable ». Dans un environnement mondial instable, l’Afrique doit s’appuyer sur ses propres leviers pour bâtir une économie résiliente, inclusive et tournée vers l’avenir.