La Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016 stipule, en son article 18, « Les citoyens ont droit à l’information et à l’accès aux documents publics, dans les conditions prévues par la loi ». En plus de cet article il existe également la loi n°2013-867du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public. Mais comment ces lois sont appliquées par le journaliste dans l’exercice de ces fonctions ? Le journaliste a-t-il droit à toutes les informations ? Le droit d’accès à l’information ne porte –t-elle pas en elle des germes d’informations parfois commanditées, téléguidées ou même restreintes et dirigées ? Le journaliste exerce-t-il son travail d’investigation dans l’éthique et la déontologie et selon les règles et conduites édictées dans la société ? Qu’est-ce que la loi n°2013-867du 23 décembre 2013 renferme et quelles en sont les limites ?ce sont autant de questions qui ont été débattues le mardi 3 décembre, au cours d’un séminaire co-organisé par l’Autorité de régulation de la Presse (ANP) et la Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP).
Cette rencontre qui avait pour thème : « Loi n°2013-867du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public : forces et limites pour le journalisme d’investigation », a permis aux professionnels de la presse et des médias d’échanger sur les pratiques qui freinent leur travail de journalisme et de ce qu’ils attendent de la CAIDP dans le cadre de l’investigation. Le président de l’ANP, Samba Koné a cependant exhorté les journalistes à faire preuve d’indépendance et être suffisamment imprégnés des valeurs d’éthiques.
La présidente de la CAIDP Anne Marie Konan Payne a pour sa part indiqué que le droit d’accès à l’information est une opportunité pour tous. C »est dans ce contexte qu’elle soutient faire du CAIDP un centre de ressources de référence. Selon elle, le droit d’accès à l’information est le premier des services publics. Et l’objectif de la CAIDP est faire du journalisme un modèle, qui renforce les principes de transparence et de redevabilité.
La CAIDP a déploré, lors de cette rencontre que très peu de journalistes ont recours à leur institution pour des travaux d’investigation. Mieux, ceux qui la sollicitent ont parfois des difficultés à formuler leur besoin soutenues par des manques de précision.