« La Côte d’Ivoire est pleinement déterminée à jouer son rôle dans cette dynamique régionale, étant donné que nous croyons fermement que la mutualisation des expertises, la promotion des solutions africaines aux défis africains, et le dialogue Sud-Sud sont essentiels pour bâtir une souveraineté économique durable », a déclaré Vassogbo Bamba, directeur de cabinet adjoint du ministre des Finances et du Budget, lors de l’Atelier des pays d’Afrique de l’Ouest sur l’adaptation de crédits souverains. Il a souligné l’importance d’une réponse collective face aux défis structurels rencontrés par les économies ouest-africaines, affirmant que « l’enjeu de l’OCDE est stratégique, car il permettra à nos pays de bâtir une réponse collective et régionale qui plaide pour plus d’équité, de dialogue et de transparence dans l’évaluation de nos économies ».
S’agissant des performances ivoiriennes en matière de notation souveraine, M. Bamba a rappelé les progrès réalisés : « d’importants efforts ont été consentis pour améliorer le profil de crédits », notamment grâce à « de nombreuses réformes structurelles, saluées par les marchés », et traduites par des notes positives telles que celle de Moody’s (BA2, perspective stable) ou encore de Fitch Ratings (BB-, perspective stable). Il a également précisé que « la position de notre pays est confortée par des lancements des notations obtenues auprès de Moodys et de standards and Poor global avec une perspective stable, consolidant l’attractivité de la Côte d’Ivoire auprès des investisseurs internationaux ».
Toutefois, malgré ces progrès, des écarts subsistent entre les notations et la réalité économique : « la note du pays reste dans la catégorie des investissements spéculatifs, avec un positionnement qui n’est pas toujours représentatif de notre potentiel réel, ni de la qualité des réformes qu’entreprise », a-t-il déploré. En août, l’OCDE a relevé la note annuelle du risque pays de la Côte d’Ivoire de 6 à 5 sur une échelle de 7, une avancée qui, bien qu’encourageante, ne reflète pas encore à sa juste valeur les efforts consentis.
Pour améliorer la situation, Diasso Gustave, représentant de l’UEMOA, a rappelé que « la bonne notation dépend aussi en grande partie de la qualité de l’information que nous donnons aux agences de notation, et ça, c’est de notre responsabilité ». Il insiste sur l’importance de la transparence et du renforcement des capacités nationales : « plus nous allons fournir des données de qualité aux agences, mieux ils apprécieront la situation », soulignant que « les notations ne se font pas ex nihilo ». Ainsi, la fiabilité des données et l’engagement régional apparaissent comme les leviers essentiels d’un changement durable dans l’évaluation des économies africaines.