La compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach et la major de l’énergie ExxonMobil ont signé un accord pour développer deux grands gisements de gaz dans les bassins de l’Ahnet et du Gourara, dans le sud de l’Algérie. L’accord, signé par Rachid Hachichi, directeur général de Sonatrach, et John Ardill, directeur de l’exploration d’ExxonMobil, représente une étape importante dans le secteur énergétique algérien, mettant en évidence des progrès substantiels et de nouvelles opportunités d’investissement. Les deux parties donneront la priorité aux avancées technologiques et à l’adoption des meilleures pratiques en matière de développement durable et de protection de l’environnement.
En tant que porte-parole du secteur africain de l’énergie, la Chambre africaine de l’énergie ( AEC) soutient fermement cet accord et son rôle dans la promotion de la collaboration entre les compagnies pétrolières internationales (IOC) et les nations africaines. De tels partenariats sont essentiels pour libérer le vaste potentiel énergétique de l’Afrique – un thème central de la prochaine African Energy Week (AEW) (Semaine africaine de l’énergie) : Invest in African Energy (Investir dans l’énergie africaine) au Cap du 4 au 8 novembre.
AEW : Invest in African Energy est la plateforme de choix pour les opérateurs de projets, les financiers, les fournisseurs de technologie et les gouvernements, et s’est imposé comme le lieu officiel pour signer des accords dans le domaine de l’énergie en Afrique.
L’Algérie, un exportateur clé de gaz vers l’Europe, se positionne stratégiquement en tant qu’acteur du marché mondial de l’énergie en facilitant les collaborations avec les compagnies pétrolières internationales. La synergie attendue avec ExxonMobil devrait renforcer la capacité de l’Algérie à répondre à des besoins énergétiques croissants. En 2022, l’Algérie a dominé l’Afrique en matière de production de gaz naturel, atteignant le niveau record de 132,7 milliards de mètres cubes. La production du pays a continué à augmenter, dépassant 136 milliards de mètres cubes en 2023, le gaz naturel contribuant aux deux tiers de sa production totale d’équivalent pétrole. Grâce à de vastes campagnes d’exploration et à des initiatives ciblées, l’Algérie vise à exploiter des réserves inexploitées, à encourager les partenariats et à favoriser le développement durable dans l’ensemble de son secteur énergétique.
L’engagement proactif de l’Algérie avec les compagnies pétrolières internationales et l’utilisation des avancées technologiques lui permettent d’exploiter efficacement ses ressources naturelles abondantes pour répondre à la demande croissante d’énergie des marchés nationaux et internationaux. Ces développements sont encouragés par la loi nationale sur les hydrocarbures, mise en œuvre en 2019, qui vise à simplifier les conditions fiscales afin d’attirer les investissements et d’accélérer les efforts d’exploration. Outre ExxonMobil, ces mesures ont incité d’autres acteurs à investir. La multinationale de l’énergie Chevron se montre intéressée par l’exploitation des bassins algériens d’Ahnet, de Gourara et de Berkine, riches en gaz, tandis que la compagnie pétrolière nationale indonésienne Pertamina prévoit d’investir plus de 800 millions de dollars dans le bloc Menzel Lejmat Nord. Pertamina espère forer 12 puits de pétrole dans le bloc 405a. En outre, TotalEnergies a signé le mois dernier un protocole d’accord avec Sonatrach pour développer les ressources gazières dans la région du nord-est de Timimoun, en mettant l’accent sur la réduction des coûts et la gestion des émissions.
Pendant ce temps, l’Algérie est prête à investir 50 milliards de dollars dans des projets pétroliers et gaziers d’ici 2027, visant à stimuler la production d’actifs tels que le champ gazier de Hassi R’Mel et à mettre en ligne de nouveaux développements. Sonatrach a récemment lancé la deuxième phase du projet gazier du sud-ouest, en lançant trois champs clés – Hassi Ba Hamou, Hassi Tidjerane et Tinerkouk.
L’approche stratégique adoptée par l’Algérie pour développer ses ressources pétrolières et gazières sera complétée par la vaste expérience d’ExxonMobil et son engagement de longue date en faveur du développement énergétique en Afrique. ExxonMobil a une riche histoire de plus d’un siècle d’opérations en Afrique, ce qui témoigne d’un engagement de longue date en faveur du développement énergétique de la région. Depuis 2006, la société s’est engagée à investir plus de 46 milliards de dollars sur le continent, soulignant ainsi sa volonté de stimuler la croissance économique et d’apporter des solutions énergétiques durables sur le continent. Le partenariat entre l’Algérie et ExxonMobil permettra donc d’améliorer l’efficacité de l’exploration, d’optimiser les processus de production, de garantir des pratiques d’utilisation durable des ressources et de tirer parti de la vaste expérience de la société et de ses antécédents en matière de gestion de projets énergétiques complexes dans toute l’Afrique.
« Le partenariat entre l’Algérie et ExxonMobil marque un tournant dans le paysage énergétique du pays. Cela souligne le potentiel de collaboration entre les nations africaines et les sociétés pétrolières internationales pour débloquer les ressources énergétiques et, en fin de compte, favoriser le développement durable et éliminer la pauvreté énergétique sur le continent », a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de la Commission économique pour l’Afrique. « En forgeant de tels partenariats, l’Algérie s’assure non seulement l’accès à des technologies et à une expertise de pointe, mais se positionne également en tant qu’exportateur régional de gaz vers les pays européens. »
Ce partenariat représente un effort crucial pour revitaliser le secteur énergétique algérien, offrant des opportunités pour une utilisation responsable et durable de ses abondantes ressources naturelles. Le thème de l’AEW de cette année – la croissance énergétique grâce à un environnement favorable – s’aligne parfaitement sur l’approche de l’Algérie qui consiste à attirer les investissements et à encourager les pratiques énergétiques durables par le biais de partenariats. Cela témoigne de l’engagement de l’Algérie en faveur de la durabilité énergétique, qui s’inscrit dans les objectifs plus larges de l’AEW : Invest in African Energy.