Les Etat Unis, pays de démocratie et vitrine des pays occidentaux est entrain de montrer aux yeux du monde qu’à un certains moments de la vie il serait utile de faire le choix de la défense des intérêts géopolitiques et stratégiques américains. Ce qui illustre la récente visite du Président des Etats Unis, Joe Biden, en Arabie Saoudite. Une visite qui a suscité une vague d’étonnement dans le monde. Car, les Etats Unis avait fermement menacé de rompre les relations avec l’Arabie Saoudite. Mohamed Ben Salman, le prince héritier saoudien est accusé d’avoir commandité le meurtre du journaliste saoudien Kashoggi. Dont le corps a été démembré sans laisser de traces.
Entré au consulat d’Arabie saoudite en Türkiye le 2 octobre 2018, le journaliste n’est plus jamais ressorti physiquement. Soupçonné d’avoir commandité ce meurtre, le prince héritier Mohammed Ben Salimane (Mbs), nie cet assassinat et se ravise plus tard en déclarant que Jamal Khashoggi a été tué à l’intérieur du consulat saoudien en Türkiye. Selon une note des services secrets américain, Mbs est accusé d’avoir « approuvé » l’opération . Les Etats Unis ont qualifié cet acte d’un crime et demandé une enquête pour situer les responsabilités.
Jamal Kashoggi fut directeur général de la chaîne Al-Arab News et rédacteur au journal saoudien Al Watan. Ancien proche de Turki Ben Faycal, il s’oppose aux actions du pouvoir avec l’avènement de Mohammed ben Salmane au statut de prince héritier . Très critique à l’égard du pouvoir saoudien il conteste l’intervention saoudienne au Yemen.
Joe Biden qui affichait l’ambition de réduire le golfe en paria, change de manteau . Le 15 juillet 2022, contre attente, après avoir pris ses distances vis à vis de ce royaume monarchique, après son élection, Joe Biden se rend en Arabie Saoudite . Pour justifier cette visite il affirme : «Mes vues sur les droits humains sont claires et durables et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage ». Mais, face à la guerre Russo-Ukrainienne et le chantage russe sur son pétrole, Joe Biden négocie pour de nouvelle production pétrolière vers les pays occidentaux. Premier exportateur de brut du monde, l’Arabie Saoudite est sollicitée par Washington pour jouer de tout son poids dans la révision du prix du baril, mais aussi favoriser une augmentation de la production saoudienne face à l’envolée des cours et son lot d’inflation qui déstructure la chaîne étatique de certains pays comme le Sri Lanka. L’objectif est de mettre progressivement fin à l’importation de pétrole russe et gaz.
Comme Boris Johnson (Grand Bretagne) et Biden, Macron attend profiter de ce jeu d’intérêt qui replace au centre le prince héritier, qui devient fréquentable. Malgré les voix des organisations de droits de l’homme, Paris semble profiter de l’ouverture des vannes saoudiennes et de l’enjeu énergétique qui demeure primordial pour les populations françaises.
