Souleymane Bahari, un enseignant qui dirige l’atelier de génie mécanique du centre technique de Kalmaharo à Niamey, la capitale du Niger, est impressionné par l’évolution des normes de formation au cours de la dernière décennie.
L’effectif du centre a plus que triplé entre 2010 et 2019, pour atteindre 1 031 étudiants. Les aspirants ingénieurs ont afflué vers les salles de classe réorganisées et dotées de nouveaux équipements. Le centre a désormais une renommée nationale.
Les manuels et les cours théoriques ont été enrichis par un apprentissage pratique à l’aide d’outils d’ingénierie modernes. Aujourd’hui, les étudiants « apprennent la technologie utilisée par les grandes entreprises de la région », explique-t-il.
La Banque africaine de développement a apporté des financements pour améliorer la qualité de l’enseignement, soutenir les industries, notamment l’industrie minière, créer des emplois, stimuler la croissance économique et améliorer la qualité de vie des populations, qui sont autant d’objectifs stratégiques de la Banque.
La Revue annuelle sur l’efficacité du développement de la Banque africaine de développement, publiée le 23 novembre dernier, a évalué le projet d’enseignement professionnel et technique du Niger, entre autres projets. Ce rapport phare examine la contribution de l’institution au développement de l’Afrique. Elle mesure également le succès de la Banque dans la réalisation de ses priorités stratégiques, les « High 5 », axées sur l’accès à l’énergie et à l’électricité, l’industrialisation, l’intégration transfrontalière et transcontinentale, la productivité agricole et l’élévation du niveau de vie en Afrique.
Selon la Revue, la pandémie de Covid-19 a effacé plusieurs décennies d’avancées durement acquises en termes de qualité de vie en Afrique. L’épidémie a eu un impact négatif sur les moyens de subsistance dans tout le continent.
En 2020, le virus a fait basculer 30,4 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, soit moins de 1,90 dollar par jour. Pour 2021, la Banque prévoit que 39 millions de personnes supplémentaires pourraient les rejoindre.
Dans le cadre de sa Facilité de réponse rapide au Covid-19, la Banque africaine de développement a soutenu 31 pays africains afin d’atténuer l’impact socio-économique de la pandémie, en intensifiant notamment le dépistage du virus et en mettant en place des programmes sanitaires et sociaux. Quelque 12,3 millions de ménages vulnérables ont été concernés. Le défi de la création d’emplois pour la jeunesse africaine est bien antérieur à la pandémie. La population du continent est en pleine croissance. Chaque année, 18 millions de jeunes Africains arrivent sur le marché de l’emploi, mais beaucoup d’entre eux n’ont ni l’éducation, ni les compétences recherchées par les employeurs.
La Banque africaine de développement apporte son soutien à plusieurs centres de formation technique et professionnelle dans toute l’Afrique afin d’aider les jeunes Africains à apprendre des métiers, dont le codage informatique, qui leur permettront d’obtenir des emplois bien rémunérés.
Le programme scientifique et technologique de l’enseignement supérieur en Ouganda, qui bénéficie du soutien de la Banque, a permis de doubler le nombre d’inscriptions dans les filières scientifiques et techniques de six universités publiques du pays entre 2012 et 2018. Environ 45 % des inscrits étaient des femmes. Au total, 118 000 Africains ont bénéficié de programmes de formation financés par la Banque en 2020.
Selon la Revue, la Banque appuie la création de trois millions d’emplois grâce aux opérations publiques et privées approuvées en 2019. Cela inclut 1,3 million de postes pour les femmes et 17,2 milliards de dollars supplémentaires pour l’économie africaine.
Dans un discours prononcé en octobre 2021 devant des diplomates africains à Washington, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, a souligné l’importance des projets de grande envergure pour créer des emplois et améliorer le niveau de vie sur le continent. « L’Afrique doit rêver grand, a-t-il déclaré. Il ne s’agit pas de gérer la pauvreté sur le continent. Il s’agit de s’assurer que le continent prospère et devienne un continent développé et fier. »