Tops
Telecom Plus (+31%) : Le Britannique qui opère dans le multiservices énergétique a annoncé lundi que ses résultats pour l’exercice clos en mars prochain seront sensiblement supérieurs aux estimations du marché, en raison d’une forte demande.
Tilray (+30%) : Les valeurs du cannabis se sont envolées aux Etats-Unis après que Joe Biden a accordé le pardon fédéral à toutes les personnes condamnées pour simple possession de marijuana. « Personne ne devrait être en prison juste pour avoir utilisé ou possédé de la marijuana », a même twitté le président. L’industrie a bondi en interprétant cela comme les prémices d’une plus grande libéralisation.
Chewy (+24%) : Les actions du secteur technologique en général et du commerce en ligne en particulier ont bénéficié d’un gros effet de levier cette semaine avec le retour d’un certain appétit pour le risque des investisseurs. Le spécialiste des produits pour animaux, dont le titre avait perdu la moitié de sa valeur en un an, se retrouve parmi les gagnants de la semaine.
Pioneer Resources (+18%) : L’énergéticien texan spécialisé dans l’extraction de gaz naturel enregistre une semaine faste avec la remontée des prix énergétiques.
Exxon Mobil (+17%) : A l’instar de Pioneer, la major pétrolière américaine profite du rebond des cours du baril après la décision de l’Opep+ de réduire le débit de son pompage dans les mois à venir, pour faire face à une demande en baisse et pour maintenir les prix à un niveau élevé en bon cartel qu’elle est.
Saipem (+15%) : Encore un acteur du secteur de l’énergie qui a profité de l’actualité de la semaine. L’Italien, qui opère dans le domaine des services à l’industrie pétrolière et gazière, rebondit fortement après une passe délicate.
Genmab (+12%) : Le groupe de recherche médicale danois a bénéficié du retour d’un courant acheteur cette semaine sur les entreprises du secteur richement valorisées, qui a été visible sur d’autres acteurs comme Sartorius Stedim Biotech ou Straumann.
Porsche AG (+11%) : La société fraîchement introduite en bourse par sa maison-mère Volkswagen démarre en trombe, au point de devenir la première capitalisation du secteur en bourse en Europe, devant… Volkswagen.
Qualcomm (+11%) : La Cour suprême des États-Unis a de nouveau refusé d’entendre la demande d’Apple de relancer une action visant à annuler trois des brevets de Qualcomm pour les smartphones, selon Reuters.
Flops
VGP (-24%) : Le groupe belge a annoncé avoir reporté la finalisation de la création de la coentreprise avec Allianz Real Estate, en raison de la volatilité du marché. Cette nouvelle a été très fraîchement accueillie en bourse, comme le signe que le marché est grippé.
Eramet (-15%) : La société minière française a été lourdement sanctionnée après l’abaissement de la recommandation d’Exane BNP Paribas de « surperformance » à « neutre » jeudi, avec un objectif abaissé de 123 à 88 EUR. Le bureau d’études craint l’impact de la chute du prix du manganèse sur la rentabilité de la société.
M6 (-13%) : Le groupe chute lourdement après que sa maison-mère RTL a annoncé renoncer à en céder le contrôle. M6 avait déjà souffert de la rupture des fiançailles avec TF1, à cause de la pression antitrust.
Tesla (-10%) : Le marché n’a guère apprécié la volte-face d’Elon Musk sur le rachat de Twitter. Cela a fait reprendre conscience aux investisseurs que le patron de Tesla est toujours aussi imprévisible et qu’il aura peut-être moins de temps à consacrer au constructeur automobile.
Embracer (-7%) : Le titre a été sanctionné après que Berenberg a réduit de 150 à 115 SEK son objectif. Le bureau d’études est toutefois resté acheteur en jugeant que le Suédois pourrait être la cible potentielle d’un acquéreur.
Matières premières
Energie : Les annonces de l’OPEP+ ont apporté un soutien de taille aux prix pétroliers. Le cartel élargi a décidé de réduire sa production de 2 millions de barils par jour alors que le marché tablait plutôt sur une contraction d’un million de barils par jour. Cette baisse de l’offre se fait évidemment au détriment des pays consommateurs de pétrole comme l’Europe et les Etats-Unis. A cet égard, l’administration Biden a annoncé planifier une consultation du Congrès afin d’étudier un plan pour réduire le contrôle de l’OPEP sur les prix de l’énergie. Rappelons que les Etats-Unis puisent chaque semaine dans leurs stocks stratégique afin de freiner la hausse des cours pétroliers. Le Brent de la Mer du Nord se négocie autour de 98 USD tandis que le WTI américain s’échange à 92 USD le baril.
Métaux : Le London Metal Exchange (LME) a confirmé restreindre l’approvisionnement de métaux en provenance de Russie, notamment ceux de la société Ural Mining, dont le cofondateur est visé par des sanctions au Royaume-Uni. La bourse londonienne pourrait aller plus loin en interdisant les livraisons de cuivre, d’aluminium mais également de nickel qui seraient produits en Russie. Ces potentielles sanctions ont soutenu les cours des métaux industriels. Le cuivre s’échange à 7740 USD la tonne métrique, l’aluminium à 2350 USD et le nickel à 22780 USD.
Produits agricoles : Les cours des céréales se sont globalement stabilisés à Chicago, où le blé et le maïs s’échangent à respectivement 890 et 676 cents le boisseau. Le Brésil prévoit une augmentation de sa production de maïs de 12,5% par rapport à l’année dernière, une croissance significative principalement expliquée par un effet de base défavorable puisque le Brésil a subi d’importantes sécheresses lors de saison 2022/2022.
Macroéconomie
Ambiance : « Allez c’est reparti. Ah ben non ». Les investisseurs ont l’air d’avoir sincèrement cru que les premiers signes de ralentissement de l’économie américaine allaient ébranler la détermination de la Fed à relever ses taux. C’était en tout cas l’ambiance en début de semaine, ambiance confortée par la banque centrale australienne, qui a surpris son monde en relevant ses propres taux a minima. Mais ça n’a pas duré et la publication vendredi de données sur l’emploi vigoureuses aux Etats-Unis n’a rien arrangé à l’affaire. Le taux de chômage a reculé de 3,7 à 3,5% et le marché du travail a à peine ralenti. Eh oui, « bonne nouvelle ? Mauvaise nouvelle ! » : si l’économie tient le choc, la Fed aura probablement à durcir encore plus sa politique monétaire. Et ça, les financiers n’apprécient pas du tout.
Taux : Le rendement de la dette publique américaine à 10 ans est passé de 4% la semaine dernière à moins de 3,6% mardi. Mais les dernières données disponibles, notamment l’emploi du mois de septembre, l’a fait remonter à 3,88%. En Europe, les obligations baissent aussi avec le rebond des rendements. Le Bund est à 2,18% sur 10 ans et l’OAT à 2,78%. Les Gilts britanniques sont à 4,2%, dépassés uniquement par le BTP italiens (4,65%) et la dette grecque (4,77%). Les perspectives inflationnistes continuent à maintenir les rendements à haut niveau.
Devises : Il y a eu de grands bouleversements au début de la semaine, notamment au niveau des devises liées aux valeurs minières comme le dollar australien (AUD) et le dollar canadien (CAD), qui se sont effritées face au dollar. Mais les choses se sont à peu près rééquilibrées depuis. La paire EUR/USD évolue à 0,9758, tandis que la livre sterling se négocie 1,1146 USD pour 1 GBP. Les efforts de la Banque du Japon pour soutenir le yen n’empêchent pas la devise de reculer à 145,08 JPY pour 1 USD.
Cryptomonnaies : le bitcoin commence le mois d’octobre sur la même lignée que les semaines précédentes en naviguant toujours autour des 19 500 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. Une faible volatilité qui indique bien la méfiance, l’attentisme ainsi que l’observation des investisseurs particuliers, professionnels et institutionnels en attendant d’y voir plus clair dans un contexte macroéconomique toujours très tendu. L’ether, la seconde cryptomonnaie du marché en termes de capitalisation, n’arrive pas non plus à attirer les capitaux malgré le succès de sa fusion qui s’est effectuée mi-septembre. Les crypto-investisseurs vont donc devoir prendre leur mal en patience encore quelque temps avant de regagner un peu d’optimisme.
Calendrier : Un quartet de statistiques américaines va donner le « la » la semaine prochaine. Les indices des prix à la production (mercredi) et à la consommation (jeudi) du mois de septembre, puis les ventes de détail de septembre et l’indice préliminaire de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour octobre (vendredi). Les banques centrales rôdent toujours avec notamment un discours de Lael Brainard (Fed) prévu lundi, suivi mercredi d’une intervention de Christine Lagarde (BCE) et de la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed.
Après un début de semaine en fanfare, les marchés actions terminent ce vendredi dans une ambiance morose. Déstabilisé, l’investisseur doit plus que jamais comprendre qu’il évolue dans un monde où les politiques monétaires priment sur les politiques économiques, particulièrement aux USA. Une bonne nouvelle économique est aujourd’hui synonyme de contraction des marchés actions. Et si l’investisseur espérait prendre un peu de repos la semaine prochaine, nous lui conseillons plutôt de rester sur ses gardes. Les publications de résultats trimestriels feront en effet leur grand retour avec LVMH, PepsiCo, BlackRock ou encore les bancaires JP Morgan, Wells Fargo et Morgan Stanley. En attendant, nous souhaitons un excellent weekend à tous les investisseurs et investisseuses.