De Mansa au PAPSS en transitant par l’IATF, que de chemin parcouru avec nombre de réalisation qui confirme la nécessité d’avoir créé cette banque panafricaine. Née, au lendemain de la crise de la dette , où de nombreuses banques commerciales réputées avaient commencé à partir, la Banque d’import africaine export (Afreximbank) a pris sur elle de s’implanter afin de continuer à permettre aux économies africaines d’accéder au financement du commerce . Que de tempête, mais le socle était solide, car sa création a nécessité le rappel des ténors de la Banque africaine de développement comme Babacar Ndiaye. La Banque a démarré ses activités par des partenariats unique entre le secteur privé et le secteur public, en se focalisant sur les matières premières (le café, le thé…). Et s’est lancée dans le financement de ce qui pouvait apporter beaucoup plus de valeur ajoutée.
« C’était des partenariats uniques , parce que, contrairement aux autres institutions multilatérales, la banque a trois catégories d’actionnaires :des gouvernements africains, investisseurs africains privés ou institutionnels ainsi que des investisseurs non africains institutionnels ou privés. J’insiste sur le privé. Cela change le paradigme, car nous devons prendre en compte l’intérêt aussi bien des Etats donc, du secteur public qui ont des intérêts de développement de leur pays, que les intérêts privés, d’institutions actionnaires qui souhaitent que la banque paie des dividendes et à travers un partenariat, accède aux marchés africains. Nous pensons humblement qu’Afreximbank, après ces quinze années d’opérations, remplit bien sa part de mandat » explique le prédécesseur de Benedict Oramah, l’Ivoirien Jean Louis Ekra. Ce dernier, avant son départ de la banque, a permis au capital de franchir la barre de 2000 milliards Fcfa. Il est passé de 352,5 milliards Fcfa à 2500 milliards Fcfa, 52 milliards Fcfa de bénéfices.
En juillet 2019, la banque, sous le mandat du nouveau président, Benedict Oramah, organise son Assemblée générale annuelle à Moscou (Russie), le programme « MANSA », un référentiel panafricain de diligence raisonnable pour les institutions financières, les entreprises et les PME, est lancé. Développer pour faire face au risque perçu dans les affaires en Afrique, MANSA, devient pour Afreximbank, une source unique de données primaires requises pour les contrôles de vigilance client (CDD), y compris les institutions financières, les entreprises et les PME, conformément aux meilleures pratiques. Le lancement des opérations MANSA a été annoncé lors d’un événement virtuel organisé par Afreximbank sous forme d’une table ronde impliquant le Prof. Benedict Oramah, président d’Afreximbank; Ade Ayeyemi, alors PDG du groupe Ecobank; Stefan Nalletamby, directeur du département du développement du secteur financier à la Banque africaine de développement; Dr. Naglaa Nozahie, Conseiller du Gouverneur, la Banque centrale d’Égypte représenté par Mansur Ahmed et l’ Association des fabricants du Nigéria.
« À l’échelle mondiale, les régulateurs durcissent leur position ainsi que la sévérité de leurs sanctions en cas de non-respect des règles de conformité en matière de diligence raisonnable à la clientèle… Nous avons créé MANSA comme solution à l’impact négatif sur l’Afrique, comme la réduction des risques, le retrait des relations de correspondant bancaire et la réduction des financements commerciaux et des flux financiers d’investissement vers l’Afrique ».
En 2018, Afreximbank, en collaboration avec l’Union Africaine, initie la première foire commerciale intra-africaine (IATF) en Egypte. Pour une première édition , c’est un coup de maître. Plus de 27 milliards Fcfa d’accords ont été signés. A l’IATF 2021, ce sont 42,1 milliards qui ont été présentés comme accords d’investissement. La notoriété de la banque grandit encore plus. « Malgré l’environnement incertain résultant de la situation de pandémie de Covid-19, l’IATF 2021 a attiré des exposants de 59 pays, dont 46 pays africains. Les acheteurs, les vendeurs et les investisseurs sont venus physiquement et virtuellement de toute l’Afrique et au-delà pour se connecter et échanger des informations sur le commerce, l’investissement et le marché. Nous avons effectivement commencé le processus de construction de ponts pour une ZLECAF réussie », ce sont les mots prononcés par Olusegun Obasanjo, président du conseil consultatif de l’IATF 2021 et ancien président de la République fédérale du Nigéria. 
En septembre 2021, le système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) entre en vigueur. Il est adopté par l’Union africaine (UA) comme plate-forme de paiement et de règlement pour soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf. En phase avec la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le Papss permettra d’économiser plus de 5 milliards de dollars américains en coûts de transaction de paiement chaque année et stimuler la croissance du commerce intra-africain. L’utilisation des devises locales en réduisant le besoin de dédouanement et de règlement des paiements offshore seront des atouts pour le continent. «Le Papss donnera un nouvel élan aux entreprises pour qu’elles se développent plus facilement à travers l’Afrique, en éliminant essentiellement les frontières qui avaient été balkanisées », selon Mike Ogbalu, le président de cet outil.
En plus, la Banque met en place un fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars pour aider les pays à participer efficacement à la ZLECAF. Notée A par GCR, Baa1 par Moodys A- par JCR ET BBB par Fitch, Afreximbank augmente ses fonds propres à 5,2 milliards de dollars, fin 2022. Le total des actifs et des garanties s’élevait à plus de 31 milliards de dollars. La Banque a déboursé plus de 86 milliards de dollars entre 2016 et 2022. Ces performances ont valu plusieurs prix, dont les derniers en date sont sept prix glanés aux Bonds, Loans & ESG Capital Markets Africa Awards 2023. Il s’agit, entre autres, de l’Agency Bond Deal of the Year, Transaction pétrolière et gazière de l’année, Prêt de projet de l’année, Opération de financement à l’exportation de l’année, Power Finance Deal of the Year.
En 30 ans, Afreximbank continue de jouer pleinement son rôle de promotion du commerce intra-africain, avec à la clé une émergence de l’innovation. Qui demeure aujourd’hui un pilier de sa stratégie d’impulsion.
