Le vice-président de la Banque africaine de développement, chargé du secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation, Pierre Guislain, a souligné l’importance du secteur privé dans les économies africaines, et notamment dans le développement inclusif du Cameroun, à l’occasion de journées d’échanges organisées les 28 et 29 mars 2019 à Douala, capitale économique du pays.
Lors de ces deux journées consacrées à la promotion et au financement du secteur privé au Cameroun, Pierre Guislain a appelé les autorités camerounaises à prendre en compte l’amélioration du climat des affaires, la promotion des investissements dans le secteur privé et l’accélération de l’intégration des marchés et des champions régionaux. « Pour dynamiser les investissements dans le secteur privé, il faut renforcer nos efforts pour atteindre cet objectif de croissance inclusive, en innovant dans les instruments de financement destinées aux petites et moyennes entreprises », a-t-il noté.
Les acteurs du secteur privé camerounais ont de fortes attentes. Ces journées d’échanges inaugurales, à l’initiative du Bureau de la Banque au Cameroun et de la direction générale de la Banque en Afrique centrale, ont permis d’évaluer au plus près les besoins des entreprises, des PME, des organisations patronales et des groupements d’entrepreneurs privés. A travers un partage d’informations sur les instruments de la Banque, chaque partie prenante a tiré des leçons, ouvrant la voie à un futur déploiement des services du bureau de l’institution au Cameroun pour suivre au plus près et faire aboutir les opportunités. La direction générale de la Banque en Afrique centrale envisage de dupliquer cette initiative dans les autres pays de la région.
Pierre Guislain a souligné que le PIB réel du Cameroun avait progressé de 3,8%, contre 3,5% en 2017, grâce à la demande intérieure, principal soutien de la croissance économique, notamment par la consommation et l’investissement. Cependant, des progrès restent à faire dans la recherche de solutions et mécanismes adaptés pour accélérer cette croissance et la rendre plus résiliente et inclusive.
Plusieurs projets transformateurs, financés par la Banque au Cameroun et dans la région d’Afrique centrale, ont été passés en revue. Le portefeuille actuel de la Banque dans le domaine des infrastructures (transports, énergie, eau et assainissement, TIC) est évalué à 767 milliards francs CFA (soit environ 1,3 milliards USD) ; ce qui représente environ 76% du portefeuille actif, y compris les opérations régionales.
Selon Pierre Guislain, l’engagement du secteur privé est un des facteurs de redressement économique, d’autonomisation des femmes et de création d’emplois pour les jeunes camerounais. D’où la nécessité pour le gouvernement de s’engager dans la voie des réformes et d’un dialogue constructif avec les acteurs du secteur privé.
Paul Tasong, ministre délégué chargé de la planification, a salué l’excellent partenariat et l’engagement financier de la Banque au Cameroun, qui s’élève à plus de 1,7 milliards de dollars. «Nous nous réjouissons que la Banque africaine de développement, notre partenaire de choix, montre le chemin en vue d’une intensification de cette coopération, notamment à travers une plus grande implication du secteur privé. Nous appelons les autres partenaires au développement à suivre ses pas, car notre pays dispose d’énormes potentialités dans le secteur privé qui méritent d’être matérialisées pour accélérer la croissance économique », a-t-il déclaré.
Un panel de discussions, réunissant le ministre Paul Tasong, le vice-président Pierre Guislain, le directeur général Ousmane Doré, le responsable-pays pour le Cameroun, Solomane Koné, ainsi que les hauts responsables du secteur privé camerounais et des banques, a permis de traiter largement des questions liées aux modalités de financement du secteur privé ainsi que du rôle de la Banque. Les entrepreneurs et associations patronales ont appelé à une montée en puissance des relations avec l’institution. « Nous sommes venus échanger avec vous sur nos instruments de financement et prendre la dimension des attentes et des opportunités. Nous vous avons écoutés attentivement. Ces journées ont servi à nous comprendre et à établir de véritables contacts qui vont se poursuivre. Nous devons changer les choses et nos équipes feront le suivi. Il faut un dialogue plus régulier », ont conclu les hauts responsables de la Banque. Les journées d’échanges ont mobilisé plus de 250 participants, comprenant également plusieurs médias locaux et régionaux.
Source : BAD