Le Ghana a demandé, le mardi 10 janvier, au Fonds monétaire international une restructuration de sa dette au titre du Cadre commun du G20, alors que l’Initiative de suspension du service de la dette (Issd), déclenchée avec l’avènement de la Covid 19, arrive à expiration, selon le Fmi, avec une probable augmentation des taux d’intérêt qui risque De pombler les pays à faible revenu, déjà surendettés.
La directrice générale du Fmi Kristalina Georgieva et Ceyla Pazarbasioglu affirmaient avant la fin de l’année : « Il ne fait aucun doute que l’année 2022 sera bien plus difficile compte tenu du resserrement des conditions financières internationales qui se profile. L’ISSD expirera à la fin de l’année, ce qui contraindra les pays bénéficiaires à reprendre les paiements du service de la dette. Les pouvoirs publics devront opérer une transition vers des programmes solides, et pour les pays à faible revenu dont la dette doit être traitée en profondeur, le cadre commun sera essentiel au déblocage de financements du FMI ».
L’Initiative de suspension du service de la dette (Issd) lancée par le G20 avait pour but de dispenser temporairement les pays les plus pauvres des paiements de leur dette envers des créanciers officiels. Tout en instaurant un cadre commun, pour aider ces pays à restructurer leur dette, et à régler les situations d’insolvabilité et les problèmes de liquidité persistants. Sans oublier les Dts, dont 21/650 milliards seront attribués aux pays pauvres ainsi que l’annonce des dirigeants du G20 de rétrocéder 100 milliards de dollars de leur allocation de Dts pour amplifier les effets de cette aide.
L’appel du Ghana semble être une bonne approche au regard de l’inflation qui a atteint un record de 40%. Une situation qui a même emmené le gouvernement à suspendre provisoirement, depuis le 19 décembre dernier, le paiement de la majeure partie de sa dette extérieure (Eurobonds, prêts commerciaux à terme, des dettes bilatérales). Mais, cette annonce semble dépasser les délais compte tenu des propos de la directrice générale du Fmi. Où alors le délais sera rééchelonné?
Parmi les grands créanciers bilatéraux du Ghana figurent la Chine avec 1,9 milliards de dollars et 1,7 milliards de dollars pour l’ensemble des autres créanciers.
Deuxième économie de la Cedeao, le Ghana a connu une baisse de ses réserves de change brutes, qui ont chuté à 6,6 milliards $ à la fin du mois de septembre 2022, contre 9,7 milliards $ au 31 décembre 2021.
