La Banque du Ghana (BoG) a mis en place un comité chargé de réformer le taux de référence ghanéen (GRR), dans le cadre d’une stratégie visant à rendre le crédit plus accessible, notamment pour les petites et moyennes entreprises. Le gouverneur de la banque centrale, Dr Johnson P. Asiama, a annoncé cette initiative lors du lancement de la Digital Academy du Chartered Institute of Bankers à Accra. Le GRR, instauré en 2018 pour encadrer la fixation des taux d’intérêt par les institutions financières, s’élevait à 23,08 % en juin 2025. Ce niveau, jugé trop élevé, freine l’accès au financement pour de nombreux acteurs économiques, en particulier les PME, qui empruntent à des taux supérieurs à 30 %.
Le gouverneur a exprimé son ambition d’atteindre un taux de prêt inférieur à 10 % avant la fin de son mandat. Bien que cet objectif suscite du scepticisme, il a insisté sur la nécessité de rendre le crédit plus abordable afin de favoriser la compétitivité et la croissance des entreprises locales. Selon lui, les conditions actuelles ne permettent pas aux PME de se développer de manière durable. Il appelle ainsi à une réforme profonde du système de tarification du crédit, couplée à une coordination renforcée entre la politique budgétaire et la politique monétaire.
Dans cette optique, la Banque du Ghana mène plusieurs réformes internes pour améliorer l’efficacité de ses opérations. Le Dr Asiama a mentionné l’élargissement des horaires du service bancaire de la BoG pour soutenir les transactions publiques, en réponse à des critiques concernant des interruptions prématurées des opérations gouvernementales. Par ailleurs, il a rappelé que la stabilité macroéconomique repose sur la rigueur, la transparence et la discipline institutionnelle, avertissant contre toute forme de complaisance.
En complément de la réforme du taux de référence, la banque centrale s’engage dans trois axes stratégiques : la consolidation de son bilan, l’optimisation de ses instruments de politique monétaire, et le renforcement de la transparence pour restaurer la confiance des marchés. Lors de l’événement, le gouverneur a également salué les avancées dans le domaine des paiements numériques, soulignant que 97 % des transactions digitales sont désormais réalisées via l’argent mobile. Cette transformation constitue une base essentielle pour l’expansion future des services financiers numériques, qui s’étendront à l’épargne, au crédit, à l’assurance et à d’autres produits innovants.