Lorsque Elizabeth II est couronnée, le 2 juin 1953, le Royaume-Uni sort à peine du rationnement d’une interminable après-guerre, les mines de charbon tournent à plein, la télévision balbutie et Londres est encore la capitale d’un empire planétaire. Dwight Eisenhower vient de s’installer à la Maison Blanche, Winston Churchill est l’hôte de Downing Street, et Vincent Auriol celui de l’Elysée. C’est peu dire que la reine aura traversé les époques. Arrivée sur le trône au temps des trains à vapeur, des téléphones en bakélite et du mariage à vie, elle aura voyagé en supersonique, twitté, et trois de ses quatre enfants ont divorcé.
En sortant couronnée de l’abbaye de Westminster, la nouvelle reine est propulsée à la tête de 46 pays dont tous sont aujourd’hui indépendants. Le Royaume-Uni, qui a vaincu le nazisme, nationalisé l’énergie et créé un service de santé entièrement gratuit, pense encore dominer le monde, et le couronnement de la souveraine âgée de 25 ans est perçu comme le début d’un nouvel âge d’or élizabéthain.
Source : Le Monde