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Mort d’Elizabeth II : quelles sont les règles de succession de la couronne britannique ?

par Redaction

Qui succède à Elizabeth II ?
Au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord – et dans les quatorze autres monarchies du Commonwealth –, la règle pour la succession est celle de la « primogéniture », c’est-à-dire que l’enfant le plus âgé du ou de la monarque accède au trône. En l’occurrence, c’est donc le prince Charles, 73 ans, fils aîné d’Elizabeth II, qui devient immédiatement roi à la suite de la mort de sa mère, quand bien même la cérémonie protocolaire de couronnement aura lieu plus tard.

De quand date cette règle ?

Les règles de succession de la couronne britannique reposaient historiquement sur le principe de « primogéniture cognatique avec préférence masculine » : si un roi avait plusieurs héritiers, le premier garçon au sein de la fratrie était désigné pour lui succéder sur le trône, et à défaut, la couronne revenait aux filles. Le système diffère donc de la loi « salique » (ou « primogéniture agnatique ») qui s’est appliquée à la monarchie française à partir du XVe siècle et qui empêchait les femmes de prétendre au trône ou même de transmettre la couronne à leur fils aîné.

Elizabeth II n’avait qu’une sœur cadette à la mort de son père, George VI, mais si elle avait eu un frère, même plus jeune, c’est lui qui aurait été couronné. Cette règle a été modifiée en 2011. Le texte « Succession to the Crown Act », adopté en 2013 et entré en vigueur deux ans plus tard, a instauré une primogéniture cognatique stricte, qui ne crée pas de distinction entre hommes et femmes.

Y a-t-il des conditions pour accéder au trône ?
Le monarque britannique doit être de confession anglicane, puisqu’il est aussi le chef suprême de l’Eglise d’Angleterre. C’est l’une des règles écrites dans le « Settlement act » (acte d’établissement) de 1701, qui écartait tout prétendant catholique.

La réforme de 2011 a légèrement assoupli ce principe, puisque le nouveau roi ou la nouvelle reine n’est plus tenu(e) d’avoir un ou une conjointe de confession anglicane et peut être marié à une personne catholique.

Qui vient après Charles dans l’ordre de succession ?
Après Charles, c’est son fils aîné William (duc de Cambridge, né en 1982) qui le suit directement dans l’ordre de succession, puis ce sont les enfants de ce dernier :

3. George de Cambridge (né en 2013),

4. Charlotte de Cambridge (née en 2015),

5. Louis de Cambridge (né en 2018).

Après les enfants de William, la couronne reviendrait à son frère Henry (dit Harry, 6e), puis ses enfants Archie (7e, né en 2019) et Lilibeth (8e, née en 2021). Le prince Andrew (duc d’York, né en 1960 et frère cadet de Charles) n’arrive qu’en 9e position.

En 2011, la presse britannique s’était passionnée pour la 4 972e personne alors identifiée dans l’ordre de succession : une thérapeute allemande nommée Karin Vogel. La descendante de Sophie de Hanovre, citée dans Courrier international, se disait plutôt satisfaite de ne pas avoir à régner sur seize royaumes.

Peut-on renoncer au trône ?
Il existe plusieurs exemples de rois qui renoncèrent au trône du Royaume-Uni. Le dernier d’entre eux est intimement lié à Elizabeth II. En 1936, à la mort de George V, Edward VIII accède au trône, mais il choisit d’abdiquer après seulement onze mois de règne, car les règles de l’Eglise anglicane l’empêchent d’épouser Wallis Simpson, une femme divorcée. C’est alors le père de la future reine Elizabeth, George VI, qui monte sur le trône, jusqu’à sa mort en 1952.

Quelles conséquences pour les autres pays reconnaissant Elizabeth II comme cheffe de l’Etat ?
En plus de la Grande-Bretagne et de l’Irlande du Nord, le souverain britannique est le chef d’Etat de quatorze autres Etats du Commonwealth, parmi lesquels le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, mais aussi la Jamaïque, les Bahamas, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Iles Salomon ou les Tuvalu.

Tous ces pays s’étaient mis d’accord en 2011, dans le cadre des accords de Perth (Australie), pour revoir une partie des règles de succession, puisque la règle nécessite l’assentiment de l’ensemble des royaumes. A cette occasion, les seize Etats avaient réaffirmé leur attachement à la reine et au Commonwealth, bien que la question de la suppression de la monarchie soit régulièrement discutée dans des pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

Source : Le Monde

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