Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a officiellement lancé les travaux de construction de la raffinerie de pétrole de Gode, implantée dans l’État régional Somali. Développée par la société chinoise Golden Concord Group Limited (GCL) en partenariat avec Ethiopia Investment Holdings, cette nouvelle infrastructure est conçue pour traiter le pétrole brut extrait du champ de Hilala et produire jusqu’à 3,5 millions de tonnes de carburant raffiné par an. Selon le chef du gouvernement, ce projet stratégique vise avant tout à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations de produits pétroliers, qui représentent un coût annuel estimé à 5 milliards de dollars pour l’économie nationale.
Le choix du bassin de l’Ogaden comme site d’implantation s’appuie sur un potentiel énergétique anciennement documenté. Des traces de pétrole avaient été relevées dès 1860, et la société américaine Tenneco avait découvert des réserves de gaz naturel à Calub et Hilala dans les années 1970. Les expertises ultérieures menées par des géologues soviétiques avaient confirmé l’existence de plus de 100 milliards de mètres cubes de gaz récupérable. Toutefois, l’instabilité sécuritaire et les difficultés de financement avaient jusqu’ici retardé la mise en valeur de ces ressources et la construction d’unités de transformation en aval.
La raffinerie de Gode représente ainsi une avancée majeure pour le secteur énergétique éthiopien. Première installation de raffinage de grande envergure dans la région, elle devrait approvisionner à la fois le marché intérieur et les pays voisins, contribuant à renforcer la sécurité énergétique de l’Éthiopie. Les autorités soulignent que cette initiative s’inscrit pleinement dans le plan décennal de développement du pays, qui met l’accent sur la croissance industrielle et la réalisation d’infrastructures stratégiques.
En parallèle, Abiy Ahmed a procédé à la pose de la première pierre d’une usine d’engrais à l’urée, développée en partenariat avec le Groupe Dangote du Nigéria. Construite à proximité de la raffinerie, cette unité devrait produire annuellement trois millions de tonnes d’engrais en valorisant le gaz naturel du champ de Calub. La complémentarité entre la raffinerie et l’usine d’engrais illustre la volonté du gouvernement éthiopien de diversifier son industrie et de maximiser la valeur ajoutée des ressources locales, tout en soutenant la modernisation de l’agriculture nationale.
