KiosqEco : bonjour, vous êtes membre de l’UNCCD …
Fragkiska Megaloudi : Je suis chargée de communication à la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (CNULD)
KiosqEco : depuis le lundi 2 septembre, vous avez entamez avec les journalistes africains une formation
Fragkiska Megaloudi : oui, nous avons organisé une formation en marge de la conférence AMCEN et comme on s’approche vers la COP 16, qui aura lieu à Riyad du 2 au 13 décembre, on a organisé une formation des journalistes francophones qui couvrent les sujets de désertification en Afrique, elle est organisée en marge de l’AMCEN, qui a lieu à Abidjan, mais aussi elle est inscrite dans les activités que nous préparons dans le cadre de la COP 16 qui aura lieu à Riyad du 2 au 13 décembre.
Le but de cette formation est d’inviter des journalistes qui couvrent des sujets environnementaux de discuter entre eux sur la manière de faire des reportages sur la désertification des terres, de voir l’état des lieux de la désertification mondiale et en Afrique et parler de comment faire des sujets au plan local pour avoir une ampleur globale et aussi donner des informations sur la Cop 16. On a reçu plus de 200 candidats, on a dû choisir 20, mais je pense qu’on a choisi les meilleurs des tous les pays francophones des quatre coins de l’Afrique.
KiosqEco : c’est certes un renforcement de capacité, mais est à dire que le relais de l’information lors de la précédente Cop n’a pas été un succès ?
Fragkiska Megaloudi : non, ça n’a rien avoir avec. Ce sont des formations qu’on a déjà faites dans les précédentes COP et on continue pour la COP 16. Les COP en général, malgré le fait qu’elles soient les évènements les plus grandes, avec une très grande participation (convention signée par 197 pays), demeurent la moins connue et la moins couverte parfois.
KiosqEco : parce qu’elles touchent plus le continent africain ?
Fragkiska Megaloudi : non, la désertification touche tout le monde, 40% de la terre globale. En Afrique il y a 65% des terres arables qui sont touchées par la désertification. Quand on parle de la terre on ne fait pas de lien, on le prend comme acquis. C’est plutôt sur ce que nous voulons inviter à réfléchir, sur comment persuader le grand public en disant que la dégradation des terres c’est aussi important comme le changement climatique. En effet, c’est lié au changement climatique.
KiosqEco : la grande partie des populations africaines vivent des productions agricoles et 65% des terre arables du continent souffre de désertification. Est-ce que l’avenir alimentaire de l’Afrique n’est- elle pas dangereusement menacé ?
Fragkiska Megaloudi : je pense que l’avenir de tout le globe est menacé, si on ne prend pas de mesure pour protéger la terre. En Afrique on a plus de 70% de la population qui dépend de la terre, d’où l’importance d’adresser ces sujets, de travailler sur des solutions, ce sont des sujets qui vont être abordés pendant la Cop 16. Faire venir les dirigeants et gouvernants pour trouver ensemble des solutions, discuter, partager les expériences et voir comment renverser ces tendances. Et selon les études, sinon on arrive à restaurer 1,5 milliards ha de terre , on peut obtenir un équilibre.
KiosqEco : l’Afrique a une grande partie de terre arable, est que ce avantage ne peut pas nous aider …
Fragkiska Megaloudi : on a 65% des terres arables qui sont dégradées. Ce qui veut dire qu’on ne produit pas au niveau optimal. Tout ça est lié à l’activité humaine, à l’agriculture, aux mauvaises pratiques de l’agriculture.
La COP 16, c’est désertification, malgré qu’elle soit la COP la plus importante. parfois les sujets de la terre ne sont pas connus du grand public et c’est que nous voulons changer. C’est très important qu’on fasse cette formation ici Abidjan. A la COP 15, des engagements très importants ont été pris. Et qui nous conduit vers la COP 16. Au niveau local les gens voient ce que la désertification et la sécheresse font. Et nous on veut, avec l’aide des journalistes, amplifier ce message tant au niveau local que global. Parce qu’on ne fait pas le lien entre les aliments qu’on consomme et la terre. Quand on va acheter à manger au supermarché, on ne pense d’où ça vient, comment ça s’est produit etc. On prend la terre comme acquis, comme une source infinie. Mais les petits agriculteurs qui nourrissent le monde, voient les conséquences et c’est leur voix qu’on veut, à travers vous les journalistes amplifier.
Interview réalisée par Kamagaté Issouf