La table ronde pour le financement de l’action climatique a démarré ce vendredi 5 juillet à Abidjan, autour du thème « Renforcer le financement de l’action climatique en Côte d’Ivoire ». Co-présidée par la Banque mondiale et le FMI, cette rencontre vise à explorer plusieurs outils de financement, pour mobiliser des ressources additionnelles pour compléter les ressources du fonds de résilience et de durabilité.
La Côte d’Ivoire doit mobiliser 22 milliards de dollars d’ici 2030 pour atteindre ses objectifs climatiques établis dans les Contributions Déterminées Nationales (CDN) et éviter des impacts climatiques catastrophiques. Selon le vice-président du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Ousmane Diagana, si des actions vigoureuses ne sont pas mises en œuvre, le pays court le risque de perdre jusqu’à 13 % du PIB, poussant 1,6 million de personnes dans la pauvreté. « En effet, les effets classiques du changement climatique affectent déjà la Côte d’Ivoire, en termes d’augmentation des températures, des précipitations de plus en plus extrêmes et imprévisibles (récentes pluies) , ainsi que l’élévation du niveau de la mer » avertit M. Diagana.
Cependant, il a félicité le gouvernement ivoirien pour trois actes majeurs. D’abord le fait que le pays est le premier à avoir adopté par décret le Rapport sur le Climat et le Développement (CCDR). Ensuite l’engagement de la Côte d’Ivoire à prendre les devants en ouvrant la voie avec la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) du FMI, basée sur les recommandations du CCDR. Enfin l’opérationnalisation du CCDR. « Au-delà de la Côte d’Ivoire, un tel acte incitera d’autres pays de l’Afrique de l’ouest à faire de même et donc des créer les conditions d’une coopération sous régionale sur l’agenda climatique », a-t-il signifié.
Une estimation de 5,7 milliards de dollars de perte de richesse
Le Premier ministre ivoirien, Beugré Mambé, a indiqué que l’Afrique pourrait perdre 2 à 4% du Pib. Pour la Côte d’Ivoire ce sont 2,5 à 5,7 milliards de dollars de perte de richesse et un surplus d’un million de personnes qui vivra sous le seuil de pauvreté.
Le directeur du centre mondial sur l’adaptation, Patrick Verkooijen, a révélé que les investissements dans l’adaptation ont un grand retour sur investissement. Il affirme qu’il faut un montant de 25 milliards de dollars chaque 5 ans dans l’adaptation. « Il y a trois ans à Glascow, les acteurs ont décidé de doubler les investissements climatiques de 20 à 40 milliards FCFA, c’est malheureusement 10 milliards FCFA que l’Afrique a pu recevoir ».
La Banque mondiale envisage par ailleurs de consacrer très prochainement une série d’appuis budgétaires au climat. Dans le secteur de l’eau 825 millions de dollars ont déjà été approuvés dans le cadre de l’Approche Programmatique Multiphase.
« Pour ce qui est de l’énergie, nous sommes déterminés à vous soutenir dans le cadre du programme Empower Africa et nous vous accompagnerons dans vos efforts pour amener votre mix énergétique de 30 à 45 %. Dans l’agriculture, nous travaillons déjà ensemble sur l’agroforesterie pour un cacao durable à travers le projet d’investissement forestier », fait remarquer le vice-président du groupe de la Banque mondiale.