Les femmes et les filles subissent non seulement des difficultés accrues, mais elles font également preuve d’un leadership remarquable face à la sécheresse, selon un nouveau rapport de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Publié à l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, le rapport intitulé Solutions dirigées par des femmes pour la résilience face à la sécheresse appelle à une meilleure reconnaissance et à un soutien accru aux efforts menés par les femmes pour protéger les communautés vulnérables des effets dévastateurs de la sécheresse. Il souligne également que les droits fonciers des femmes sont essentiels à la sécurité alimentaire.
« Les femmes ont longtemps été perçues comme les plus vulnérables face à la sécheresse, mais comme le révèle ce rapport, elles sont aussi les plus résilientes, ouvrant la voie à des solutions face à l’un des défis mondiaux les plus pressants », a déclaré Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la CNULCD. « L’ingéniosité et la débrouillardise des femmes qui luttent contre la sécheresse dans le monde sont sans limites. Que ce soit dans la région du Sahel en Afrique, dans le nord du Kenya, en Iran, au Pérou ou au Maroc, les femmes ont prouvé leur résilience et leur capacité à surmonter des conditions inextricables pour faire prospérer leurs familles. Combattre les inégalités liées au genre n’est pas seulement une question de justice, c’est aussi une opportunité de libérer un potentiel inexploité dans la lutte contre le changement climatique. »
Inégalités de genre et impacts disproportionnés
Les femmes et les filles sont disproportionnellement touchées par la sécheresse en raison des inégalités structurelles persistantes qui limitent leur accès à des ressources essentielles telles que la terre, l’eau et les services financiers. Ces inégalités augmentent également leurs charges de travail. Dans de nombreuses zones touchées par la sécheresse, les femmes sont principalement responsables de la collecte de l’eau, parcourant souvent de longues distances au péril de leur santé et de leur sécurité. De plus, elles gèrent le travail de soin non rémunéré, comme s’occuper des enfants et des personnes âgées, ce qui complique leur capacité à faire face à la sécheresse et souligne la nécessité d’intégrer ces défis spécifiques dans les plans de gestion de la sécheresse.
Le rapport présente 35 études de cas en Afrique, en Asie et en Amérique latine, mettant en lumière le leadership des femmes dans la résilience face à la sécheresse. Des pratiques de conservation de l’eau aux techniques agricoles intelligentes face au climat, ces exemples illustrent comment les femmes favorisent le progrès et renforcent la résilience face à la sécheresse.
Les conclusions du rapport Solutions dirigées par des femmes pour la résilience face à la sécheresse alimenteront les discussions lors de la 16e Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tiendra à Riyad, en Arabie saoudite, du 2 au 13 décembre 2024. Un des axes clés de la COP16, y compris le Caucus du Genre, sera de renforcer les initiatives dirigées par les femmes et de s’assurer que les stratégies sensibles au genre sont au cœur des efforts mondiaux pour la résilience face à la sécheresse. L’investissement accru dans ces stratégies sera crucial pour soutenir les communautés face aux défis environnementaux croissants liés à la désertification, à la dégradation des terres et à la sécheresse à travers le monde.