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Leadership africain : le monde doit redoubler d’efforts en matière d’adaptation climatique pour protéger l’Afrique

par Redaction

Des dirigeants africains et internationaux ont rejoint le Sommet sur l’adaptation en Afrique au Global Center on Adaptation (https://GCA.org/), soulignant les éléments les plus critiques de la réponse de la communauté internationale à la crise climatique qui affecte fortement l’Afrique en tant que région la plus exposée du monde, deux mois avant la conférence mondiale sur le climat de l’ONU à Sharm al-Sheikh, en Égypte (COP27).

Patrick Verkooijen, PDG du Global Center on Adaptation (GCA), a déclaré :

« L’Afrique est inarrêtable. Mais l’Afrique est le point zéro de la dégradation du climat au niveau mondial. Si l’Afrique ne parvient pas à s’y atteler, personne n’en sortira gagnant ! Les retombées climatiques en Afrique ne peuvent pas être endiguées. Les mesures d’adaptation peuvent et doivent donc s’étendre à un rythme soutenu sur tout le continent. Le monde doit redoubler d’efforts en termes d’adaptation lors du sommet des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra en Égypte dans quelques semaines. »

Il a ajouté que « Nous avons besoin d’une percée en matière d’adaptation pour l’Afrique durant la COP27. Autrement dit, les fonds destinés à l’adaptation doivent affluer de manière visible en Afrique. Cela signifie que les nations riches doivent répondre à la demande financière du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique et de sa Facilité de financement en amont d’ici la COP27. Si nous échouons, tous les acquis de la COP de Glasgow sont en danger. »

Le communiqué en cinq points du sommet a fait ressortir que l’Afrique se situait à un moment charnière, étant donné qu’elle est la plus exposée à la crise alimentaire causée par le conflit ukrainien et qu’elle se trouve en première ligne de la crise climatique mondiale. Il a souligné que le succès de la COP27 reposera sur la capacité à répondre aux besoins de l’Afrique, le continent le plus vulnérable au climat, et sur le financement des principaux programmes d’adaptation menés par les pays, tels que le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP).

Le président de l’Union africaine et président du Sénégal, Macky Sall, a déclaré :

« Il faut s’adapter ou accepter de mourir. Nous n’avons pas le choix. Le temps dont nous disposons pour agir touche à sa fin. L’Afrique doit donner la priorité à l’adaptation. L’Afrique doit investir massivement dans l’adaptation et la résilience. En tant que président de l’Union africaine, je presse les partenaires de développement de l’Afrique de financer pleinement l’AAAP et d’en faire un modèle exemplaire de ce qui est possible lorsque nous collaborons. Cet impact sera renforcé par votre soutien à la Facilité de financement en amont de l’AAAP et à l’Action climatique de la Banque africaine de développement dans le cadre de la reconstitution du FAD. L’AAAP permet de concrétiser la vision de l’Initiative pour l’adaptation en Afrique. »

« La COP26 a marqué une percée importante, et ce, grâce à votre détermination à mettre l’adaptation à l’ordre du jour mondial en multipliant par deux le financement consacré à l’adaptation. Maintenant, grâce à votre aide, nous devons tenir cette promesse. Avec votre soutien, l’AAAP peut faire de cette vision une réalité, » a conclu le Président Macky Sall.

Le Sommet a souligné que l’Afrique connaît un réchauffement plus rapide que les autres régions. Ses vulnérabilités socio-économiques sous-jacentes signifient également que neuf des dix pays les plus vulnérables du monde se trouvent en Afrique, où les dépenses alimentaires représentent 75 % du revenu des groupes les plus pauvres du continent alors que plus d’un cinquième de tous les Africains souffrent déjà d’insécurité alimentaire. Le nombre de nations africaines les plus pauvres présentant un risque élevé de surendettement a également triplé ces dix dernières années.

Le président Akufo Addo du Ghana et président du Forum sur la vulnérabilité climatique a déclaré :

« Si nous voulons que l’Afrique prospère, nous devons nous adapter au changement climatique. L’Afrique doit remédier au déficit de financement destiné à l’adaptation. Nous ne sommes plus en mesure d’attendre. J’attends avec impatience la concrétisation rapide du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP). Le sort de notre continent et de la planète en dépend. » Le président Akufo Addo a par ailleurs insisté sur les priorités de la COP27 en matière d’adaptation, appelant notamment à « un plan de mise en œuvre autonome de l’objectif de doubler le financement consacré à l’adaptation convenu lors de la COP26 d’ici 2025. Il est temps de transformer les paroles en actes et de matérialiser les ambitions en actions. Nous comptons surtout sur des progrès et nous attendons de voir comment les fonds seront injectés dans les programmes menés par les pays comme l’AAAP. »

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohamed, a déclaré :

« La décision de Glasgow exhorte les pays développés à doubler collectivement le financement consacré à l’adaptation d’ici à 2025. Ces fonds doivent être versés dans leur intégralité, comme point de départ. Les pays développés doivent proposer, d’ici la COP27, une feuille de route claire indiquant comment et quand ils respecteront cet engagement. »

Le Secrétaire général adjoint Mohamed a également fait remarquer que le versement des fonds d’adaptation sera un « test décisif » pour les pays qui respectent leur engagement envers le Pacte de Glasgow, et il s’est joint à l’appel lancé à la COP27 pour que celle-ci fasse progresser les choses concernant la mise en œuvre de l’adaptation.

Le Sommet qui s’est tenu au siège flottant du GCA dans le port de Rotterdam a annoncé 55 millions de dollars de nouvelles contributions du Royaume-Uni (23 millions de dollars), de la Norvège (15 millions de dollars), de la France (10 millions de dollars), du Danemark (7 millions de dollars), entre autres, à la Facilité de financement en amont de l’AAAP gérée par la GCA, dont le ratio de levier de 1:100 influencera plus de 5 milliards d’investissements consacrés à l’adaptation climatique en Afrique. La Facilité de financement en amont a été décrite par le président du GCA et 8è Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon comme la « courroie de transmission » des meilleures connaissances et innovations mondiales et régionales directement vers les projets d’investissement à grande échelle en Afrique.

Les donateurs qui ont annoncé de nouveaux engagements de financement à la Facilité de financement en amont de l’AAAP lors du Sommet ont également formulé les commentaires suivants :

Alok Sharma, ministre britannique de la COP26 :

« La COP26 a été une étape importante pour l’adaptation, mais il nous faut intensifier le rythme et transformer les engagements pris dans le pacte climatique de Glasgow en actions urgentes si nous voulons protéger les populations les plus vulnérables aux impacts du changement climatique.

Comme convenu lors de la COP26, les nations développées doivent au moins doubler collectivement le financement accordé aux pays en développement pour l’adaptation au changement climatique d’ici à 2025.

Le financement public ne sera pas suffisant, c’est pourquoi des initiatives telles que le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique sont essentielles pour mobiliser l’engagement et les investissements du secteur privé en faveur de l’adaptation. »

Anne Beathe Tvinnereim, ministre norvégienne du développement international :

« La Norvège s’est engagée à multiplier par deux son budget alloué au climat et à au moins tripler son soutien à l’adaptation d’ici à 2026. Pour la Norvège, le GCA est un partenaire indispensable pour faire avancer le programme d’adaptation climatique et de sécurité alimentaire. Nous nous félicitons de la coopération du GCA avec la Banque africaine de développement sur l’AAAP. Les objectifs de l’AAAP sont en parfaite adéquation avec nos priorités. Comment pouvons-nous, ensemble, minimiser le risque de subir de désastres climatiques ? Comment faire évoluer les systèmes alimentaires vers plus de résilience, afin que les populations les plus vulnérables soient en mesure de faire face à la prochaine sécheresse, inondation ou épidémie ? Comment pouvons-nous, simultanément, créer les emplois dont nous avons tant besoin, en particulier pour les jeunes ? L’AAAP pourra définitivement trouver sa place pour répondre à ces questions. C’est pourquoi j’encourage davantage de partenaires à se joindre à nos efforts. »

Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’État au Développement de la France :

« La France maintient un engagement fort pour lutter contre le changement climatique et soutenir l’adaptation dans les pays africains. Au nom du Président Macron, je suis fière d’annoncer notre décision d’investir 10 millions d’euros dans la Facilité de financement en amont de l’AAAP. Cette initiative devrait avoir un effet de levier sur un total d’un milliard d’euros d’investissements d’adaptation, et soutenir des améliorations locales concrètes en matière de qualité environnementale et de résilience. ».

Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark :

« Le Danemark s’est fixé un objectif clair : 60 % de notre aide climatique aidera les pays en développement à s’adapter au changement climatique. Au total, le Danemark prévoit de donner au moins 1 % de l’objectif collectif de 100 milliards. J’espère que cela pourra ouvrir la voie à des investissements massifs en faveur de l’adaptation et des énergies vertes en Afrique. Et le Danemark continuera à agir en ce sens. Nous sommes profondément engagés à relever les défis climatiques, et à tenir nos promesses. »

Le Dialogue, auquel ont participé plus de soixante-dix leaders de la communauté internationale du climat et du développement, s’est conclu par l’adoption d’un communiqué en présence des co-convocateurs du Dialogue, du président du conseil d’administration du GCA, Ban Ki-moon, du PDG du Global Center on Adaptation, du professeur Patrick Verkooijen ; du président de l’Union africaine, Macky Sall du Sénégal ; du président du Forum sur la vulnérabilité climatique, Akufo Addo du Ghana ; du président Tshisekedi de la République démocratique du Congo, hôte de la pré-COP27 ; et du coprésident du conseil d’administration du GCA, Feike Sijbesma.

Voici les cinq points du communiqué du Sommet sur l’adaptation en Afrique :

L’Afrique à un moment charnière : la communauté internationale doit prendre en compte les nombreuses crises économiques, climatiques et sanitaires qui secouent l’Afrique.
Le continent le plus vulnérable : l’Afrique est le continent le plus vulnérable aux conséquences de la crise climatique.
Multiplier par deux le financement de l’adaptation : les avancées et la transparence sur l’accord de la COP26 consistant à multiplier par deux le financement international de l’adaptation d’ici 2025 en l’intégrant aux programmes nationaux des plus vulnérables seront essentielles au succès de la COP27.
Capitaliser le programme d’adaptation de l’Afrique (AAAP) : si le volume financier de l’AAAP a déjà été capitalisé à hauteur de moitié, la COP27 est l’occasion pour la communauté internationale de faire preuve de solidarité avec les efforts d’adaptation audacieux du continent le plus vulnérable du monde en comblant le besoin de ressources non encore satisfait pour les actions climatiques du Fonds africain de développement (FAD).
Mettre à disposition le mécanisme de financement en amont de l’AAAP : la mise à disposition de l’ensemble des ressources nécessaires au mécanisme en amont d’ici la COP27 permettra à l’AAAP de concrétiser toutes ses ambitions dans des projets d’adaptation sur le terrain à travers l’Afrique, ce qui constitue l’un des principaux objectifs de la « COP africaine ».
Dans son discours de clôture, Feike Sijbesma, co-président du GCA, a noté :

« Les investissements réalisés dans le cadre de la coopération mondiale en matière d’adaptation climatique représentent une grande opportunité pour des pays comme les Pays-Bas de partager certaines de nos meilleures innovations avec ceux qui en ont le plus besoin. L’AAAP sera le vecteur crucial pour déclencher des investissements commerciaux bien plus importants à travers l’Afrique en faveur de solutions vertes et résilientes. Il s’agit d’un effort collectif, nous avons besoin de chaque secteur, de chaque contribution possible pour sortir de la crise climatique en Afrique, et le secteur privé, en particulier, aura un rôle considérable à jouer. »

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