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Rachel Khan et les limites d’une lecture asymétrique du conflit israélo-palestinien

par Redaction

L’essayiste française Rachel Khan a critiqué avec vigueur le discours du président Emmanuel Macron à l’Assemblée générale des Nations unies relatif à la reconnaissance de l’État palestinien, qualifiant cette position d’« abjecte », « inhumaine » et « dégradante ». Selon elle, le texte présidentiel repose sur une contradiction fondamentale, en laissant croire qu’une simple déclaration politique suffirait à instaurer la paix. Elle a rappelé que « la paix ne se décrète pas, elle se déconstruit », et a insisté sur la nécessité de lutter contre l’antisémitisme, qu’elle considère comme un obstacle structurel à toute perspective de règlement durable.

Son argumentation s’est appuyée sur la situation des otages et de leurs familles, qu’elle estime marginalisés par le discours présidentiel. En soulignant les valeurs de fraternité et de justice, Khan a défendu l’idée selon laquelle la sécurité d’Israël reste prioritaire dans un environnement régional marqué par des idéologies hostiles. Toutefois, cette approche centrée sur la seule dimension israélienne tend à occulter d’autres réalités, notamment l’impact humanitaire des opérations militaires dans la bande de Gaza, où les pertes civiles sont particulièrement élevées parmi les enfants.

Une analyse équilibrée nécessite en effet de replacer ces éléments dans une perspective historique et juridique. Depuis 1967, les résolutions onusiennes ont tenté de définir des frontières susceptibles de garantir la coexistence des deux peuples, mais celles-ci ont été systématiquement contestées par l’extension des colonies et les annexions successives. Parallèlement, les offensives militaires menées dans les territoires palestiniens ont engendré des destructions massives et un coût humain considérable. Selon diverses agences des Nations unies et ONG internationales, les bombardements à Gaza ont causé la mort de milliers d’enfants, parfois dans des infrastructures civiles telles que des écoles ou des hôpitaux, en contradiction avec les principes du droit international humanitaire.

Dans ce contexte, la critique de Rachel Khan apparaît incomplète. En mettant l’accent sur l’antisémitisme et sur la souffrance des familles israéliennes, elle laisse de côté la dimension symétrique du conflit, marquée par la persistance de l’occupation, l’effritement territorial et les lourdes pertes civiles palestiniennes, dont le massacre d’enfants à Gaza constitue un aspect particulièrement documenté et préoccupant. Ainsi, si le discours présidentiel peut être jugé insuffisant, l’attaque de Khan révèle elle-même un déficit de contextualisation historique et humanitaire. Pour appréhender la complexité du conflit israélo-palestinien, une approche académique exige d’intégrer à la fois les impératifs de sécurité pour Israël et la reconnaissance des droits fondamentaux des Palestiniens, en particulier la protection des populations civiles, conformément aux normes internationales.

 

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