Accueil » Renforcement de la capacité de financement d’Oando : un tournant stratégique pour l’industrie pétrolière nigériane

Renforcement de la capacité de financement d’Oando : un tournant stratégique pour l’industrie pétrolière nigériane

par Paul De Kouamé

La récente extension d’une facilité de crédit basée sur les réserves à hauteur de 375 millions de dollars US en faveur d’Oando Oil Limited marque une avancée significative dans la restructuration financière du groupe énergétique nigérian. Ce refinancement a été rendu possible par le remboursement partiel, à hauteur de 100 millions de dollars US en 2024, d’une précédente facilité de 525 millions obtenue en 2019. Cette manœuvre financière offre à Oando une marge de manœuvre accrue pour optimiser son levier d’endettement et améliorer sa flexibilité financière dans un contexte de marché de plus en plus exigeant.

Ce refinancement vise à soutenir un ambitieux programme d’expansion de la production, avec des objectifs chiffrés à 100 000 barils de pétrole et 1,5 milliard de pieds cubes de gaz naturel par jour d’ici à 2029. Cette trajectoire de croissance, si elle est atteinte, permettra non seulement de renforcer la position du Nigeria comme acteur énergétique clé en Afrique de l’Ouest, mais également de capter de nouveaux flux d’exportation sur les marchés internationaux. En parallèle, la montée en puissance de la production pourrait avoir un effet catalyseur sur la balance commerciale du pays et sur la résilience de son économie aux chocs exogènes liés aux prix de l’énergie.

Au-delà des objectifs de volume, cette opération reflète une volonté affirmée d’optimiser la valorisation des actifs détenus par Oando. Selon les projections internes de la société, le portefeuille d’actifs pourrait générer jusqu’à 11 milliards de dollars US de flux de trésorerie nets au cours de leur durée de vie. La mobilisation de liquidités à travers ce type de facilité RBL (Reserve-Based Lending) permet d’accélérer l’exploitation de ces actifs, tout en limitant la dilution de capital et en conservant la maîtrise stratégique des opérations.

Enfin, l’impact macroéconomique et local d’un tel projet est loin d’être négligeable. La relance des investissements dans les infrastructures pétrolières et gazières entraînera des retombées positives sur l’emploi, la formation technique et le transfert de compétences. Elle constitue également un levier important pour promouvoir le contenu local et la montée en puissance des chaînes de valeur domestiques, condition sine qua non d’un développement énergétique durable et souverain sur le continent africain.

 

Articles en rapport

Laissez un commentaire

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter Lire Plus

Politique de confidentialité et de cookies
error: Le contenu est protégé !!