Les investissements internationaux vers les secteurs essentiels à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) ont connu un net repli, selon les données récentes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), diffusées ce mercredi 2 juillet. Cette tendance, qui touche de plein fouet les pays en développement, compromet les avancées dans des domaines cruciaux pour la prospérité mondiale et la lutte contre les inégalités.
En 2024, les flux d’investissement vers les infrastructures dans les pays en développement ont chuté de 35 %, tandis que ceux destinés aux énergies renouvelables ont baissé de 31 %. Les secteurs de l’eau et de l’assainissement, indispensables à la santé publique, ont connu une baisse de 30 %, et les systèmes agroalimentaires, pourtant essentiels pour la sécurité alimentaire, ont vu leurs financements diminuer de 19 %. Ces chiffres soulignent un désengagement préoccupant à un moment où les défis mondiaux s’intensifient.
Fait notable, le seul secteur à avoir enregistré une croissance est celui de la santé. Le nombre et la valeur des projets d’investissement ont augmenté d’environ 20 %, une évolution sans doute liée aux leçons tirées de la pandémie. Toutefois, cette progression reste modeste en valeur absolue : les volumes totaux d’investissement dans la santé demeurent inférieurs à 15 milliards de dollars, un montant insuffisant au regard des besoins globaux.
Ce repli généralisé des investissements remet en question la capacité des pays en développement à atteindre les ODD d’ici 2030. Pour inverser cette tendance, la communauté internationale devra non seulement mobiliser davantage de financements, mais aussi instaurer des cadres incitatifs et stables pour les investisseurs. Sans cela, les ambitions de développement durable risquent de rester hors de portée.