A l’heure où les échanges intra-continentaux restent trop faibles, les chefs d’entreprises les plus influents du continent ont décidé de se mobiliser et de faire entendre leur voix. Ils se sont réunis à l’AFRICA CEO FORUM 2019 pour mettre en évidence les urgences à traiter, afin de faire de l’intégration économique de l’Afrique une réalité. L’objectif ? Faire de la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange Continentale (ZLEC) un puissant moteur pour la croissance du secteur privé et l’émergence de nouveaux champions africains.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Président du Rwanda, Paul Kagame, a remarqué que personne ne se demande si la zone de libre-échange continentale est la bonne voie à suivre ou si elle va apporter des avantages, car « c’est la seule voie à suivre si nous voulons maximiser les opportunités au profit de notre continent. Mais nous devons la faire fonctionner et nous savons comment. » « Il est de notre responsabilité de veiller à ce qu’une intégration plus profonde se traduise par une prospérité et un bien-être pour notre population. Tant que les femmes se heurteront à des obstacles inutiles pour pouvoir exploiter pleinement leurs talents », a-t-il ajouté.
Le Président de l’AFRICA CEO FORUM, Amir Ben Yahmed, a invité les gouvernements à permettre au secteur privé africain de jouer son rôle dans la création d’emplois de qualité, nécessaires à la croissance démographique de l’Afrique.
« Le secteur privé africain et les investisseurs doivent être impliqués. Le développement ne peut pas se faire sans eux. L’ambition doit donc aller vers eux et la société civile », a déclaré Amir Ben Yahmed.
D’après le directeur général de la IFC, Philippe Le Houerou, si le leadership visionnaire était essentiel à l’intégration économique de l’Afrique, le pragmatisme était tout aussi important. « L’Afrique a besoin de 1,7 million de nouveaux emplois chaque mois. La seule façon de le faire est de développer un secteur dynamique et compétitif, fondé sur le libre-échange et les opportunités à travers le continent. Nous avons donc besoin de visionnaires, de nouveaux marchés et de pragmatiques. »
Au cours du premier panel, les principaux chefs d’entreprises et dirigeants politiques ont abordé les défis qui sont associés au commerce intra-africain tels que les contrôles monétaires, les coûts de transport élevés, les barrières non tarifaires et les tarifs commerciaux. La présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde a déclaré « Même si nous nous concentrons sur les questions politiques, nous avons tous la même ambition audacieuse, celle que nos pays progressent constamment, mais cela ne peut se faire sans la paix et la sécurité. »
Selon le professeur à l’Université de Cape Town, Dr. Carlos Lopes « il faut jusqu’à 700 heures pour traiter les documents commerciaux dans certains Etats africains. « Est-il urgent de réduire cela ? » A-t-il interrogé en ajoutant que « le coût du transport d’un pays à l’autre est vraiment brutal » car » il faut beaucoup plus de temps pour transporter des marchandises du Rwanda au Mombasa que de Mombasa à la Chine. Nous avons été performants en tant que continent et région économique dans les délais de signature de la ZLEC par rapport à d’autres régions du monde qui ont mis en moyenne 10 ans pour concrétiser de tels traités commerciaux. « .
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