La transformation numérique est en train de redéfinir en profondeur les dynamiques du commerce en Afrique. Des innovations portées par l’intelligence artificielle (IA), les FinTech et les plateformes numériques ouvrent de nouvelles voies pour une croissance plus inclusive, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les microentreprises souvent marginalisées par les circuits financiers traditionnels. C’est le regard porté par Haytham El Maayergi, Vice-président exécutif, Global Trade Bank, Afreximbank, au cours d’une session sur « Progrès technologiques et intelligence artificielle : les voies du développement socio-économique de l’Afrique ». Ce en marge des Assemblées annuelles d’afreximbank.
Le vice président d’Afreximbank assure que les exemples concrets sont nombreux : au Nigéria, les PME qui ont adopté des plateformes de commerce électronique ont vu leurs exportations augmenter de plus de 30 %, démontrant le pouvoir d’Internet pour accéder à de nouveaux marchés. En Égypte, l’automatisation des processus douaniers basée sur l’IA a réduit les délais de dédouanement de près de 50 %, fluidifiant ainsi les chaînes logistiques et réduisant les coûts. Et au Kenya, les FinTech exploitent l’apprentissage automatique pour élargir l’accès au financement commercial, en particulier pour les microentreprises auparavant exclues du système financier formel.
Pour lui, ces innovations technologiques révèlent une vérité essentielle : l’IA et les technologies numériques ne se contentent pas de numériser le commerce, elles le démocratisent. En réduisant les barrières à l’entrée, elles permettent à des acteurs plus petits et souvent informels de participer à l’économie régionale et mondiale, renforçant ainsi l’inclusivité économique.
« Partout dans le monde, l’IA transforme le commerce mondial. Nous constatons cette transformation à l’échelle mondiale. DHL utilise l’apprentissage automatique pour prédire les retards d’expédition et optimiser les itinéraires logistiques. Maersk automatise les opérations portuaires. Les douanes mondiales utilisent l’analyse prédictive pour détecter les fraudes en temps réel. Il ne s’agit pas d’aspirations futuristes, mais de réalités opérationnelles », dira-t-il.
L’IA nous montre déjà ce qui est possible. Elle peut réduire considérablement les délais de traitement des documents, diminuer les erreurs humaines, et détecter instantanément les risques de non-conformité. Elle permet également une souscription intelligente des risques à grande échelle, ouvrant la voie à des solutions de financement plus adaptées, plus rapides et plus sûres. En conjuguant intelligence artificielle et objectifs de développement, l’Afrique peut construire un écosystème commercial à la fois efficace, accessible et résilient.
