«Quel multilatéralisme à l’ère du protectionnisme ». C’est le thème du premier panel des 26e Assemblées générales annuelles, qui ont ouvert les portes, ce jeudi 20 juin, dans le Congres Park de Radisson collection, à Moscou (Russie).
Ce premier panel a enregistré la présence d’Irina Abramova, directrice de l’Institut d’études africaines de l’académie des Sciences de Russie, Albert Munchanga, commissaire chargé du commerce et de l’industrie à la Commission de l’Union africaine, Veronica Nikishina ministre chargée du commerce et de la commission économique Europe-Russie, Pr Ha-Joon Chang, professeur d’économie à l’Institut de recherche des politiques publiques de l’université de Cambridge et Timur Makksimov, ministre déléguée au Développement économique de la Fédération de Russie.
Ouvrant les discussions, Albert Munchanga a indiqué : « Le premier pas de l’Afrique vers l’accroissement de ses capacités commerciales et productives consiste à intégrer l’économie africaine. Le développement axé sur les exportations n’est plus un modèle que l’Afrique peut suivre». Il a rappelé de ce fait que les différentes économies africaines ne peuvent pas trier profit de la croissance sans des investissements. C’est pourquoi la création d’une vaste zone commerciale comme la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) s’avère capitale. Ce, dans l’optique de rendre le commerce plus facile au sein du continent et aussi accroître les relations avec les autres pays hors Afrique. Il a toutefois déploré le fait qu’il est plus facile de commercer entre un pays africain et un pays européen qu’entre pays africains. Cette nécessité de mettre en vigueur la Zlecaf a amené Abramova, directrice de l’Institut d’études africaines de l’Académie des Sciences de Russie, à reconnaitre qu’il y a des opportunités en Afrique, surtout pour les investissements directs étrangers (Ide). Poursuivant, elle soutient que le continent possède des dividendes économiques intéressants ponctués par une couche moyenne qui se développe avec un élargissement du marché national, dans la dynamique de la réalisation de l’agenda 2063.
Pour ces panélistes la question du protectionnisme n’est pas inhérente à un quelconque pays. Selon Pr Dr Ha-Joon Chang, excepté la Suisse et la Hollande, la plupart des grandes puissances ont opté pour le libéralisme. Donc, « Nous devons rejeter l’idée d’une égalité de traitement entre les pays développés et les pays en développement. Le libre-échange n’est bénéfique qu’entre pays au même niveau de développement, ce qui explique pourquoi la Zlecaf est si important », a indiqué Ha-Joon Chang.
issouf.kamagate@lekiosque-deleco.com
Envoyé spécial à Moscou (Russie)