Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, veut améliorer l’efficacité de la banque. Lors des Assemblées annuelles à Nairobi 27-31 mai, il a soutenu que la banque doit se réinventer. Et doit jouer un rôle essentiel dans la lutte contre les changements climatiques, dans l’élargissement de l’accès des pays aux marchés de capitaux mondiaux, le soutien au financement des entreprises ou la réalisation des infrastructures plus rentables grâce à des partenariats public-privé.
« La BAD doit passer d’une institution financière largement axée sur le secteur public à une institution davantage axée sur le secteur privé. Pour ce faire, il faudra modifier les instruments et les processus afin de les rendre plus souples et plus adaptés au secteur privé », souligne Adesina.
Cette nouvelle approche recommande selon lui cinq piliers. Premièrement, la préparation de projets bancables susceptibles d’attirer des investissements. Deuxièmement, la Banque doit regrouper toutes ses garanties partielles de risque et de crédit et fournir une atténuation des risques à grande échelle pour les investisseurs. Troisièmement, créer une agence de notation de crédit africaine indépendante afin de fournir des évaluations équitables des risques en Afrique. Quatrièmement, renforcer l’Africa Investment Forum pour qu’il continue de jouer un rôle important et stratégique sur la place de marché pour les investisseurs. Et en cinquièmement, accroître ses financements au secteur privé en triplant les opérations de financement non souveraines pour les porter à 7,5 milliards de dollars par an.
« Les défis auxquels nous sommes confrontés sont formidables. En même temps, les opportunités sont nombreuses. Nous sommes inébranlables dans notre engagement à continuer à établir des partenariats et à innover de manière à améliorer notre efficacité, nous permettant de travailler à grande échelle », réaffirme le président de la BAD.
Adesina s’énorguellit du fonds Africa50, créé par la BAD pour réduire le gap infrastructurel. I note que ce fonds a atteint sa première clôture financière à 250 millions de dollars en 2023 et qu’il ait attiré la participation de 16 investisseurs institutionnels à travers l’Afrique. « Nous avons investi 20 millions de dollars en fonds propres dans le Fonds d’accélération pour les infrastructures d’Africa50, qui mobilise 500 millions de dollars de capitaux privés pour des investissements dans les infrastructures » , poursuit Adesina.