La note fut salée, le mardi 5 janvier, au cours de la présentation de l’annexe fiscale 2021 par le cabinet Mondon International, à la Maison de l’entreprise située dans la commune du Plateau. En effet, le patronat a exprimé son mécontentement de se voir supporter seule la pression fiscale au détriment du secteur informel, qui semble ne pas être inquiété. « L’administration fiscale élargisse l’assiette fiscale afin d’amener le secteur informel à contribuer davantage et que baisse la pression fiscale sur les entreprises du secteur formel », a proposé l’un des vice-présidents de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), Philippe Eponon.
En effet, depuis des années le régime fiscal de la Côte d’Ivoire a été toujours au cœur des polémiques, qui se sont soldées en queue de poisson. La grille tarifaire des opérations de transferts d’argent à partir du téléphone mobile (taxe de 7,2%) en est la parfaite illustration. Où les opérateurs de téléphonie, malgré les menaces de la Direction générale des impôts (Dgi) et du respect légal des critères de l’Autorité de régulation et de télécommunication de Côte d’Ivoire (Artci), ont appliqué aux clients la taxe de 7,2%, qui devait leur être attribué, selon le directeur général des impôts Ouattara Abou Sié.
Ce feuilleton passé, le regard est de nouveau tourné vers le secteur informel, vivier de la croissance, mais mal structuré avec une gestion approximative, le secteur informel regorge en grande partie des artisans, des restaurateurs, commerçants etc, qui s’acquittent régulièrement de la patente ou taxe communal. Une contribution qui lui a valu une prise en compte dans le Fonds d’appui Covid 19.
Mais, selon Annick Soko du cabinet Mondon International, « face à la crise sanitaire qui a durement secoué le secteur privé en général et les Pme en particulier, des mesures de soutien aux entreprises étaient fortement attendues. La réforme instaurée par l’annexe fiscale simplifie certes la fiscalité applicable aux Pme, mais accentue la pression fiscale sur ces entreprises avec des taux d’imposition allant de 2 à 7% du chiffre d’affaires ». Ajoutant que la politique fiscale 2021 aura un double objectif, d’abord améliorer le taux de pression fiscale avec une meilleure répartition puis contribuer à la transformation structurelle de l’économie.
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