« Le journal de l’Economie », un hebdomadaire focalisé sur les sujets économiques et d’actualité, célèbre ses 10 années d’existence. Pour marquer l’évènement, Eugène Kadet, patron du journal organise une série de conférences pour échanger avec les acteurs des médias, des hommes de lettres, opérateurs économiques et les ministères, sur les questions liées aux médias à l’ère du numérique, des productions littéraires et de l’entrepreneuriat féminin etc
Le jeudi 12 septembre, nombreux acteurs des médias ont effectué le déplacement à à Abidjan-Plateau, à l’immeuble Crrae Umoa, lieu où se tient cette célébration, pour prendre part à l’une des thématiques qui préoccupent leur secteur : « « Les enjeux de la transformation numérique dans les médias et les entreprises ». A ce sujet, le constat est amer, comme l’a démontré le directeur général du groupe Cyclone, Ousmane Sy Savané : « Le taux de vente de la presse écrite est de 30% ». Face à cette situation alarmante, il invite à revoir le modèle de la presse tout en songeant à une diversification, c’est-à-dire prendre en compte les nouveaux médias dans le processus de développement de la presse.
Eugène Kadet est allé dans le même sens que son aîné en expliquant que ce thème est une invite à la réflexion sur l’avenir de la presse face à l’avènement du numérique, qui bouleverse , positivement ou négativement, le quotidien des populations.
Intégrer aujourd’hui les nouveaux médias, formaliser l’intervention de l’ Etat, et travailler à la diversification des produits. C’est la proposition d’Ousmane Sy Savané. Une opinion qui s’imbrique également dan le domaine de la littérature, où les éditeurs et libraires réfléchissent à la stabilité du secteur du livre.
Dans un panel réunissant Henri Nkoumoh, directeur du Livre au ministère de la Culture et de la Francophonie, Ange N’Dakpri, président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (Assedi), René Yedieti, directeur général de la Librairie de France (Ldf) et José Guébo, président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), une réponse à fait l’unanmité : le livre, notamment la lecture est très importante dans la vie et pour la société. Pour ces panélistes, sans lecture, il ne peut avoir de modèle de développement.
Au dire de M. Yédiéti, face au livre, il faut voir le numérique comme une opportunité. Cet avis est aussi partagé par Ange Félix Ndakpri qui soutient que le numérique lève les barrières et permet au citoyen lambda qui n’a pas les moyens de se rendre dans une zone x, pour s’acquérir un document, de l’avoir à travers l’internet. Il affirme que le livre et le numérique ne doivent pas être vus comme des concurrents, mais comme des partenaires vivant en complémentarité.
Pour Henri Nkoumoh, le numérique est présent, mais le livre vit. Une situation qui rappelle l’avènement de l’imprimerie face à l’oralité. Mais l’oralité demeure et s’adapte aux changements. Le président de l’Aeci, José Guébo n’a pas manqué d’inciter les jeunes à la lecture. « Certes il y a des priorités dans la vie, mais il faut aussi économiser
pour investir dans les livres ».Si le livre prépare l’avenir, comme l’a signifié Réné Yédiéti, le président de l’Assedi exhorte à réfléchir sur la recherche de nouveaux réseaux de distribution afin que le livre soit à « la porte des maisons et des familles » ; il a également invité les médias à proposer des programmes pertinents de promotion du livre. Tout en acceptant de faire le saut du numérique.
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