La Banque africaine de développement (Bad) indique qu’elle place la politique d’emplois jeunes au cœur de ses priorités. Selon l’institution, 3,6 millions d’emplois et 102 projets, ont été créés dans 32 pays, avec son appui. Elle a déjà dépensé plus de 5 milliards Fcfa (10 millions de dollars) dans le cadre cette politique d’emploi et annonce un investissement supplémentaire de plus de 59 milliards Fcfa (99,5 millions dollars) pour les prochaines années.
Cette déclaration, qui répondait aux préoccupations du Pr Tchécthé N’guessan, ex directeur général du Centre de promotion et des investissements de Côte d’Ivoire (Cepici), quant au rôle de la banque dans la résolution de la problématique de l’emploi et du chômage en Afrique, a été faite lors de la présentation du rapport « Création d’emplois décents : stratégies, politiques et instruments », au siège de la Bad, à Abidjan Plateau, le jeudi 12 septembre.
La problématique de l’emploi devrait s’accommoder d’une bonne formation. C’est l’avis du Pr Tchécthé N’guessan. Pour lui, la Bad devrait inscrire la formation dans ses priorités pour en faire le « High Six ». A l’en croire, l’éducation et la formation sont importantes pour le développement de l’Afrique. Cet enseignant à la faculté de Sciences économique à l’Université Félix Houphouet Boigny de Cocody, bat en brèche le taux de chômage dans certains pays africains, car, selon lui, il ne reflète pas les réalités des pays. « Il faut plutôt parler d’un taux de chômage déguisé » clame-t-il.
Commentant le rapport sur la problématique de l’emploi décent, Abebe Shimeles, manager ECM à la Bad a fait savoir que 1,7 million de nouveaux emplois devront être créés chaque mois à travers le continent. Une équation qui demeure tout de même périlleux pour bon nombre de pays africains, préoccupés plus à canaliser une explosion démographique qui dit pas son nom. Pour lui, les Etats ne devraient pas reléguer en second plan leur ministère du travail ou de l’emploi. Ce qui est malheureusement le cas, déplore-t-il .«L’offre d’emploi a connu une croissance exponentielle en Afrique. Chaque jour 12 millions de jeunes vont sur le marché du travail et seulement 1 à 2 millions d’emplois sont créés ». Selon lui, les jeunes qui intègrent le secteur privé ne durent pas dans leur travail, parce que l’entreprise a une mort précoce. Il invite, de ce fait, les Etats à revoir leur modèle de gouvernance, de sorte à permettre au continent de réduire les pertes d’emplois qui s’élève à 1,5 millions.
Concernant la gouvernance, le ministre ivoirien de la Promotion de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, Mamadou Touré a soutenu que le gouvernement ivoiriense se préoccupe plus de la question de l’emploi jeunes. Et pris des mesures pour la promotion de l’adéquation formation-Emploi, compte tenu des orientations économiques actuelles du pays. Le gouvernement a placé le secteur privé au cœur de sa stratégie ajoute-t-il. Tout en évoquant la mise en œuvre du Projet d’emploi jeune pour le développement des compétences (Pejedec) en partenariat avec la Banque mondiale, qui a permis d’insérer de nombreux jeunes dans des entreprises ; le Programme social du gouvernement qui, dans sa phase opérationnelle, a permis d’ouvrir plusieurs guichets emplois.
Le ministre a aussi insisté sur les Travaux à haute intensité de main d’œuvre (Thimo), qui doit continuer de sorte à ne pas écourter l’emploi de certains bénéficiaires et les laisser dans la précarité.
Issouf.kamagate@lekiosque-deleco.com